Norris Man n’est pas un artiste « mercenaire » que vous entendrez poser sur tous les riddims à la mode. D’abord il ne pose que très rarement, à mes souvenirs, sur du dancehall, et se concentre très largement sur le roots. Ensuite, on le voit rarement posé sur les séries nu-roots aux côté de tous les singjays bobo.
Norris Man est un artiste particulier avec une voix originale qui dénote dans un pays où les copycat sont courants. C’est vrai que sur certains aigus on pourrait penser à
Sizzla et que sur des phases plus graves on croit entendre
Jah Mason. Mais ce n’est que furtif, jamais pesant. Alors autant le dire de suite, si vous n’aimez pas son timbre particulier, passez votre chemin. Si vous êtes ouverts et que vous aimez le roots, cela risque de vous plaire. Commencez par « Feelings deep within ». Enchainez avec « This you must know » puis « I’m a free man ». Ce dernier morceau résume bien l’homme. Il trace sa route, inspiré et talentueux. Même quand il pose sur un morceaux plus dansant comme sur « Move Hard » cela passe bien. Ecoutez son duo avec
Lutan Fyah, « After all », c’est une réussite. Les deux voix se marient à merveille. Et puis il y a « Loves Makes you alive », un big tunes en puissance. Le reste de l’album est dans la même lignée. Du bon nu-roots, parfois très bon. Il pose sur du
Coxsone aussi : « This Day », « Seh dem ba » et « Feelings deep within », et c’est bien. Et puis je l’avoue, j’ai toujours aimé
Norris Man. Déjà certains morceaux de son premier album m’avaient donné des frissons. Tout n’est pas égal c’est sur, mais on lui pardonne si il garde cette petite touche qui fait son originalité. Alors vous me suivez ou non, ce n’est pas grave, mais donnez lui sa chance. Il le mérite.