À peine quelques jours après le coming out de l'artiste reggae jamaïcaine Lila Iké, l'organisation de Pride Toronto, la marche des fiertés de la ville canadienne, annonce que Spice, l'une des plus grandes artistes dancehall jamaïcaines actuelles, sera la tête d'affiche du festival qui se tiendra en juin 2022.
Voilà un nouveau tremblement de terre pour une partie de la société jamaïcaine, au sein de laquelle la communauté LGBT est bien souvent mal acceptée. Pour rappel, en Jamaïque, les actes homosexuels entre hommes sont punis pénalement et les droits des LGBT sont très limités...
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Pour Spice, il ne s'agit pas d'un coming out (elle est hétéro et ses clips la montre régulièrement dans des positions suggestives avec des hommes). Elle assume bien sûr pleinement son choix. C'est une showgirl et ne va pas hésiter à jouer là où elle a du succés (c'est d'ailleurs son premier show annoncé depuis près de deux ans). Elle n'en reste pas moins courageuse, à l'instar de Lila Iké, dans la mesure où elle est issue d'un milieu reggae dancehall jamaïcain traditionnellement dominé par des hommes, loin d'avoir des idées libérales sur l'homosexualité et la liberté d'orientation sexuelle (et rempli de préjugés qu'elle a elle-même pu véhiculer par le passé).
Il n'y a d'ailleurs qu'à lire certains commentaires postés sous les publications de Spice pour se rendre compte de la violence que peut provoquer sa performance à venir à Pride Toronto. Sizzla va même jusqu'à poster sur Instagram un "DON'T DO THIS SHOW" (ne fait pas ce show) à l'attention de Spice, après avoir publié une diatribe homophobe...
Cette violence, on la retrouve aussi à l'égard de Lila Iké depuis son coming out ... Nous traiterons de ces points prochainement.
En attendant, on se repasse un extrait du dernier album 10 de Spice, avec Send It Up :