Lady Saw : de Reine du dancehall à prédicatrice chrétienne
DanceHall 14

Lady Saw : de Reine du dancehall à prédicatrice chrétienne

12 Juillet 2022

À l'occasion de la célébration de l'anniversaire de Marion Hall aka Lady Saw ce jour, nous vous proposons de revenir sur la carrière de cette icône du dancehall slackness, la première artiste féminine jamaïcaine à s'imposer dans ce style et à parvenir à concurrencer sérieusement les artistes masculins. Lady Saw atteint rapidement le titre de reine du dancehall, avant de se tourner vers Dieu il y a quelques années.

Lady Saw est née le 12 juillet 1972, dans la campagne jamaïcaine, sous le nom de Marion Hall. Passionnée de reggae et de dancehall, elle écume les sound systems et acquiert le surnom de Lady Saw en référence à un autre big artiste : Tenor Saw. Il faut dire que Lady Saw n’a pas choisi la facilité dans un milieu plutôt macho, car elle n’hésite pas à attaquer les autres deejays masculins sur le terrain du slackness (paroles vulgaires, qui parle de sexe crûment). Elle va même être interdite de certains shows. Mais la censure ne l’arrête pas et renforce son aura. Elle se permet même de répondre aux censeurs avec « Freedom Of Speech ».



Elle est la première artiste féminine à s’être imposée dans ce style et ouvrira plus tard la voie à de nombreuses artistes qui la citeront en exemple. Elle se forge une belle réputation au début des années 1990 avec les singles « Love Me Or Lef Me », « Bogle Dance », « Am I Losing You », « Stab Out The Meat » et le big tune « Find A Good Man ».



Elle fait ses débuts chez VP Records en 1994 avec son premier album « Lover Girl ». La même année, elle pose « Hardcore » sur le Mud Up Riddim et le titre désormais classique, cartonne dans les charts. Il est produit par son époux John John, qui n’est autre que le fils de King Jammy.



Elle enchaîne avec les albums « Give Me The Reason » en 1996, « Passion » en 1997, « 99 Ways » en 1998, où elle montre progressivement d’autres facettes d’elle. La bad deejay se met à parler des relations amoureuses, heureus ou malheureuses, et également consciente des nombreux problèmes de son peuple et le chante. Elle s’investit notamment dans la luttre contre le sida avec un titre comme « Condom ».

Lady Saw est très active et apparaît sur les riddims majeurs de l’époque : Bookshelf avec son inévitable « No matta me », Joyride, Sycamore Tree, Filthy, Bruk Out …  De plus en plus reconnue, elle pose également avec Beenie Man le titre « Healing ». Les USA vont également succomber aux charmes vocaux de Lady Saw et on ne compte plus les featurings de renoms : No Doubt, mais également Eve, Foxy Brown, Missy Elliot ou Lil’Kim. Lady Saw n’aura pas démérité son titre de Reine du Dancehall, et elle continuera de régner sur les années 2000 avec des big tunes comme « Man Is The Least » sur le Fiesta riddim, « Baddest Girl » sur le X5, ou « Walk Out » sur le Baddis Ting qui donnera son nom à son hutième album sorti en 2007, toujours chez VP Records.



En 2006, elle participe au film « Made In Jamaica » de Jérôme Laperrousaz où elle explique qu’elle s’est mise au slackness uniquement pour faire parler d’elle. L’album « My Way » en 2010 sort sur son propre label : Diva Records. Son dernier album, « Alter Ego », est sorti en 2015 et contient le hit « Heels On », énorme succès remixé avec le rappeur Flo Rida.



Entre ses albums, la reine du dancehall continue de poser sur les riddims dancehall jamaïcains avec des prestations toutes plus hot les unes que les autres. À la fin de l'année 2015 cependant, l'artiste annonce sa volonté d'embrasser de nouvelles ambitions et de laisser - pour le moment - toute sa carrière derrière elle. Elle confie avoir eu une révélation divine à l'occasion des funérailles de la jeune artiste J Capri tragiquement décédée. La chanteuse se fait alors baptiser et se met à sortir des titres gospel. Elle devient surtout prédicatrice sur les réseaux sociaux et se fait appeler Minister Marion Hall.



Dans certains de ses prêches ces derniers mois, elle n'hésite pas à accabler un certain nombre d'artistes dancehall féminines actuelles (Shenseea, Spice, Jada Kingdom, Ishawna entre autres), les accusant d'être dans une course effrénée vers l'enfer ... Une position pour le moins radicale compte tenu de son passé ...

Cependant depuis quelques semaines, la chanteuse laisse planer le doute sur son retour sur la planète musicale et qui sait peut être même sur la planète dancehall !!!

Par Reggae.fr
Commentaires (0)
Les mixtapes
& podcasts
écouter
Les concours Reggae.fr

Les dernières actus DanceHall