Le choc brutal de la disparition de Tonton David percutait la planète reggae il y a tout juste deux ans. Victime d'un AVC à l'âge de 53 ans, l'un des artistes les plus populaires et appréciés du reggae français nous quittait, laissant sa famille, ses proches, les fans de la première heure et un large public français, orphelins de sa musique positive, de ses lyrics réalistes et d'une tendresse qui transparaissait dès le premier regard.
Très vite, une cagnotte était lancée par sa famille afin de pouvoir achever l'album sur lequel il travaillait depuis des mois avant son décès. La famille a annoncé hier sur les réseaux officiels de l'artiste qu'elle faisait tout pour que l'opus Un job ou un biz voit le jour bientôt.
Pour se souvenir de cet artiste hors du commun, nous vous proposons de revivre l'hommage vibrant qu'avaient rendu Jacky Brown des Neg'Marrons et Dj Lord Issa quelques jours après son décès, à revoir ici=> https://reggae.fr/voir-video/2779_Tonton-David-by-Jacky-Brown-X-Lord-Issa-.html)
Revivez ou redécouvrez aussi :
Une vidéo rare de Tonton David racontant Peuples du monde => https://reggae.fr/lire-news/18350_202102_Video-Rare---Tonton-David-raconte--Peuples-du-monde-.html
Notre dossier Tonton David, légende du reggae français => https://reggae.fr/lire-article/4250_Tonton-David-legende-du-reggae-francais.html
Tonton David, notre dernière grande interview => https://reggae.fr/lire-news/18360_202102_Tonton-David---la-derniere-grande-interview.html
Outre ces hommages, nous vous proposons notre sélection d'une dizaine de titres indispensables de sa discographie, à commencer bien sûr par Peuples du monde.
Peuples du monde
En 1990, le raggamuffin fait son entrée sur les télés et dans les chaumières de la métropole grâce au titre Peuples du monde de Tonton David, lourd de sens, dont le riddim est composé par Supa John et programmé par Christian Moore. Le tout jeune chanteur y reprend une maxime de Marcus Garvey et la traduit en français pour son refrain accrocheur avant de déballer tout un tas de sujets sensibles dans les couplets. « J'ai mis toutes mes idées dans cette chanson, nous racontait le Tonton, il y avait même encore un autre couplet mais les mecs du studio m'ont dit d'arrêter ». Avec son flow imitant les Jamaïcains, mais avec des paroles en français, David représente les laisser-pour-comptes de la société, la France black blanc beurre des cités et la jeunesse désabusée. Le clip, simpliste mais efficace, est réalisé par un certain Mathieu Kassovitz... Tonton David y convie quelques potes comme Nuttea et MC Solaar pour appuyer son message. Un tune publié sur la compilation Rapattitude de Virgin en 1990 et devenu tellement culte pour toute une génération qu'il sera même parodié par Les Inconnus à la toute fin de leur célèbre sketch Hotel Neuilly Passy !
Suivent les titres CV, Le Blues des racailles, Pretoria, A qui la faute, Cash qui deviennent les hymnes des enfants des cités et trouvent un écho forcément politique dans une société qui sort de la folie outrancière des années 1980.
CV
Le Blues des racailles
Pretoria
A qui la faute
Cash
Son album suivant, Allez leur dire, sort en 1992. Il comprend les hits Ma Number One et Sûr et certain.
Ma Number One
Sûr et certain
Tonton David participe à la BO du film Un Indien dans la ville (qui obtiendra une Victoire de la musique), avec le titre Chacun sa route. Énorme carton musical qui sera suivi de son troisième album Récidiviste, où l’on note un duo avec une autre star de l’époque, Cheb Mami.
Chacun sa route
Le fugitif feat. Cheb Mami
Après avoir produit et participé à la compilation Sans limite (1998) sur laquelle il enregistre un duo avec Princess Erika et un autre avec les Neg’Marrons, l’artiste publie l’opus Viens (1999) sur lequel on retrouve quelques bons titres comme le duo interprété avec N’Bee ou celui avec Ben-J (des Neg’ Marrons).
Gangster feat. Neg'Marrons