Cet été en plein mois d'août, nous décidions de consacrer l'un de nos morceaux du jour à Johnny B. Goode de Peter Tosh, sans imaginer que quelques semaines plus tard, ce hit atteindrait plus de 100 millions d'écoutes sur Spotify !
C'est en tout cas ce que la fille de l'artiste, Niambe McIntosh et son ancien manager, Copeland Forbes, ont eu le plaisir d'annoncer à nos confrères de Dancehallmag.com il y a quelques jours, avec une saveur toute particulière du fait des célébrations du 80ème anniversaire de Peter Tosh qui arrivent à grand et auront lieu au mois d'octobre en Jamaïque.
Ironie du destin, Johnny B. Goode a failli ne pas sortir, ni même être enregistré par Peter Tosh !
Il s'agit à l'origine d'un hit de la star du rock and roll américaine Chuck Berry. C'est le guitariste de Tosh, Donald Kinsey, qui suggéra à l'époque à son chanteur de reprendre le tube de Berry. Pas question pour l'ancien Wailers de reprendre les chansons de quelqu'un d'autre, son entourage proche le lui aurait reproché. Bunny Wailer en particulier était contre cette reprise.
Mais Kinsey, aidé de Copeland Forbes, le manager de Tosh, su se rendre persuasif en proposant au chanteur de modifier les paroles pour les rendre plus... jamaïcaines. La Lousiane et la Nouvelle Orleans de Chuck Berry au début de la chanson se transformèrent donc en Jamaïque et Mandeville, et le vieux groupe de rock dont Johnny était censé devenir le leader devint un groupe de reggae ("You will be the leader of a reggae band").
Après de longues discussions et quelques arrangements concoctés par Donald Kinsey, Peter accepta enfin d'enregistrer sa version à condition de n'effectuer qu'une prise. Mais pris par l'engouement de la création, la star s'y reprit plusieurs fois et, en perfectionniste qu'il était, alla même jusqu'à utiliser 12 pistes différentes ! Et voilà une version reggae de Johnny B. Goode qui vit le jour sur l'album Mama Africa et qui devint presque aussi célèbre que l'originale.