A J-10 de la sortie de l'album 'Paradise' et après avoir passé en revue les trois premiers morceaux de ce nouvel effort des Dub Inc, on attaque la suite de cette aventure musicale avec "Chaque nouvelle page" et on en parle avec Komlan et Zigo:
C'est une chanson très personnelle pour le groupe, inspirée par le recul que vous a fait prendre l'aventure du film "Rude Boy Story"?
Komlan: Clairement car en plus je dois t'avouer que c'est parti de Mathieu notre manager qui n'arrêtait pas de nous dire que ce serait bien quand même de faire un morceau qui illustre un peu le film et qui parle de toute cette histoire etc, et en plus de notre côté avec Hakim ça faisait un moment qu'on parlait de faire un morceau hommage au public, hommage à tous ceux qui nous soutiennent, et à tout le mouvement qui entoure Dub Inc depuis des années.
Zigo: C'est pas forcément un bilan cette chanson, mais c'est vrai que la période de sortie du film en salle a correspondu à la période de composition. Des fois on accompagnait Kamir (ndlr: Kamir Meridja, réalisateur de Rude Boy Story) en salles donc c'est vrai que cela nous a obligés à regarder tout ce que l'on avait vécu avant. Tu revois des images de personnes qui étaient là au début, tu te rends compte à quel point on a été porté par plein de gens depuis 15 ans. C'est clair que chaque soir quand on quitte la scène, on quitte une famille.
Et comme vous le dites dans la chanson, vous avez la "formule magique"… car vous ne cherchez pas toujours la facilité en allant jouer dans des pays où pas grand monde ne vous attend …
Komlan: On prend beaucoup de risque mais c'est le jeu (rires). Dans la chanson on dit qu'"On a la formule magique du coeur et des flots". On est clairement là pour s'amuser. On aime ce qu'on fait et on s'éclate. Malgré quinze ans d'expérience on n'est pas devenu des machines à abattre du travail en s'en foutant et en étant désabuser. On prend encore beaucoup de plaisir à le faire et à aller à la rencontre des gens. On le fait avec le coeur et je pense que les gens le ressentent dans une époque où tu as un certain pan du business musical qui depuis la crise est devenu très industriel.
Y a t-il un concert à l'étranger (ou pas) qui vous a plus marqué qu'un autre ?
Zigo: tu sais j'arrive jamais à répondre à cette question car avec le temps on en fait de plus en plus, du coup les anecdotes s'accumulent et en plus on passe notre temps à se les raconter entre nous !
Komlan: ah me concernant il y a quand même une anecdote que j'aime bien raconter, c'était notre premier concert au Sénégal. On s'est retrouvé sur cette place avec trois militaires pour la sécurité, à jouer sur une benne de camion, des châteaux d'enceintes pas attachés avec des enfants dessus, des milliers de personnes qui déboulent et une sorte de tension assez unique où on a à la fois pris du plaisir et où on était aussi assez flippé qu'il y ait un accident ou qu'il se passe quelque chose de grave. C'était incroyable, des enfants découpaient les loges pour venir piquer des trucs dedans. C'est une des premières anecdotes qui m'a marqué à l'étranger.
En 2014 vous allez repartir sur les routes d'Europe de l'Est et certainement aussi en Australie et Nouvelle-Zélande. Mais avant cela, vous allez tourner en novembre et décembre en France. Appréhendez-vous le Zénith de Saint-Etienne le 21 décembre ?
Komlan: En général l'appréhension vient pendant la semaine du concert.
Zigo: L'appréhension ne vient pas forcément de la salle. C'est évidemment toujours impressionnant de jouer dans un zénith mais c'est plus le fait qu'à Saint-Etienne se trouvent toutes nos familles et tous nos amis qui font que ta journée n'est pas pareil. En tournée, tes journées sont simples. Tu fais tes balances et le soir tu joues ton concert. Là à Sainté ou à Paris aussi d'ailleurs - car on a tous aussi beaucoup d'amis à Paris et même un peu de famille - faut s'occuper de tout le monde. Après sur scène, partout où l'on se déplace c'est toujours génial. On est toujours toujours bien accueilli et tu en es témoin. Mais je ne peux pas nier qu'à Sainté il y a vraiment un truc spécial car on sent vraiment qu'on est les enfants du pays.
Komlan: Et que les gens compte sur nous.
Il y a aussi une vraie solidarité qui se ressent à Saint-Etienne, notamment au niveau du reggae, et qui a été illustrée il y a quelques mois avec le City Youth Riddim de Tony Bakk, regroupant beaucoup d'artistes locaux.
Zigo: Il y a déjà eu des choses similaires dans d'autres villes auparavant, notamment à Marseille ou à Paris. A Saint-Etienne avant il y avait le Massa Sound qui réunissait pas mal d'artistes du coin et on a toujours essayé de faire des choses collectivement. Cela tombe bien que Tony Bakk ait fait ce riddim et ce projet parce que nous ces derniers temps, étant beaucoup sur la route, on n'a plus vraiment le temps de fédérer les choses. Datune et Tony Bakk, c'est des gens qui ont essayé de garder cette cohésion entre les artistes.
Komlan: C'est pour ça qu'on a soutenu ce projet à 100%, qu'on a voulu mettre le refrain et tout ça car comme dit Zigo on attendait qu'il y ait une relève - pas du tout au niveau de la scène stéphanoise, car nul besoin de nous pour que la scène vive - mais une relève pour féderer.
Plus d'infos:
reggae.fr/lire-news/Dub-Inc--Paradise--1-JOUR-1-MORCEAU.html
reggae.fr/artiste-biographie/559_Dub-Inc.html
dub-inc.com
www.facebook.com/dubinc
www.youtube.com/dubincofficial
Tracklist:
1 - Revolution
2 - Better run
3 - Paradise
4 - Chaque nouvelle page
5 - Partout dans ce monde
6 - They want (feat. Skarra Mucci)
7 - Foudagh
8 - Il faut qu'on ose
9 - Sounds good
10 - Hurricane
11 - Enfants des ghettos (feat. Meta Dia & Alif Naaba)
12 - Only love (eat. Jah Mason)
13 - Dub contrôle