Dub Camp 2019
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Dub Camp 2019

Sound systems, selectors, chanteurs, deejays, artistes français, jamaïcains, anglais, européens et africains, conférences, réflexions, scénographie léchée... Le Dub Camp a la panoplie complète du festival parfait pour les véritables passionnés de reggae, dub et dérivés du genre. Toujours en quête de renouvellement, l'équipe de l'association Get Up! parvient à surprendre les festivaliers chaque année malgré une direction artistique concentrée sur la culture sound system. Adrien et Morgane y étaient pour vous au mois de juillet dernier. Ils vous font vivre leur Dub Camp à eux...

Day 1

Comme tous les dub addicts de France et d'Europe, cela faisait des semaines que l’on trépignait d’impatience à l’idée de refouler les prés de Joué sur Erdre.  En à peine cinq ans d’existence, le Dub Camp a su s’imposer – tant par la programmation que par l’ambiance qui y règne – comme LE festival de référence pour les amateurs de sound systems reggae / dub. Cette sixième édition du Dub Camp débute par une « Opening Session » sonorisée par le Sir Round Sound de King Shiloh installée au beau milieu du camping du festival.



Il est 16h, le soleil frappe encore fort et beaucoup de festivaliers sont toujours en train de monter leurs tentes quand le Sir Round Sound se fait entendre. Ce sont les Ethiopiens The Shashemane Soldiaz qui ouvrent les hostilités, représentés par Teddy Dan et Ras Ibi ; ils seront épaulés par Bredda Neil derrière la tour de contrôle. Ça commence très roots avec des titres comme le Rise & Shine de Bunny Wailer ou le Conquering Lion de Yabby You et les deux MCs éthiopiens sont là pour reprendre les versions. L’ambiance monte et les skankers sont de plus en plus nombreux à se masser autour de la sono à 360° ;  Bredda Neil  décide de nous offrir le Roar Like a Lion pour finir cette première sélection, ça commence bien !



C’est au tour de Vibronics de se mettre aux platines, accompagné de sa compatriote Nia Songbird et de l’Allemande Saralène. Deux chanteuses que l’on avait pu entendre sur l’album Woman on a Mission dont on entendra beaucoup d’extraits au cours de cette session au milieu d’autres classiques de Vibronics comme Searching for Jah ou R.A.S.T.A.F.A.R.I.

On retrouve ensuite Dougie Wardrop de Conscious Sounds avec Donovan Kingjay et Barry Isaac qui nous offriront un set purement UK où ils seront rejoints par Ras Divarius et son violon sur fond de coucher de soleil au dessus du lac de Vioreau. Puis le vétéran Pablo Gad (backé par Irie Ites) nous montrera qu’il est toujours en forme, en enchaînant les tubes comme Don't Push Jah ou Hard Times.



C’est King Shiloh qui conclut cette première soirée et il démarre avec un recut du Them Belly Full de Bob Marley avant de nous offrir une longue séquence de roots. Bredda Neil fait monter l’ambiance d’un cran avec quelques gros steppers comme l’énorme Open the Borders de Speng Bond avant d’entraîner tout le monde dans une danse folle avec son inévitable last tune, le Mamaliga Remix, un dubplate que tout le monde a encore dans la tête au moment de rentrer sous sa tente.

Day 2

Deuxième jour, il est temps de découvrir le site du festival et ses 3 chapiteaux ; on commence  par aller faire un tour à la Jukebox Arena, une cour caribéenne installée en plein milieu du festival. On peut s’y poser en admirant les affiches de soirées et de labels mythiques qui décorent les murs en écoutant la sono de NOFA reliée à un véritable jukebox rempli de classiques que tout festivalier peut activer à sa guise.

On va voir ce qu’il se passe sous la Sound Meeting Arena où, comme tous les ans, trois crews viendront chacun avec leur sound system pour sonoriser le chapiteau. Les Iration Steppas sont déjà en train de balancer des gros steppers, trop tôt pour nous, on décide de prendre la route de l’Outernational Arena pour aller découvrir la nouvelle sono de Jah Militant. Et on n'est pas déçus ! Les Allemandes de Roots Daughters sont en train de mettre l’ambiance avec une sélection assez roots, très pointue et dans laquelle on entendra beaucoup de voix féminines.




On fait ensuite une petite promenade entre le digital de Legal Shot sous le Dub Club et le gros roots des Roots Workers sous le (toujours aussi agréable) Uplift Corner avant de revenir sous l’Outernational, et on doit vous avouer qu’on va un peu rester bloqués sous ce chapiteau pour le reste de cette soirée. Ce sont d’abord les Italiens de Moa Anbessa qui nous régalent avec une  sélection toujours aussi efficace. His Foundation, Step it Up, Jah Jah a di Best… que des big tunes. Weeda, le selecta de Jah Militant reprend la main pour nous amener dans une de ces danses rootikal dont il a le secret et où il est rejoint par Afrikan Simba qui prend le micro sur les versions. Une danse que l'on savoure jusqu’au dernier tune : le Warrior de Jah Massive qui offrira à Aba Shanti I un public chauffé à bloc.

La légende des sound systems UK se met aux platines pour une session « 90’s revival » de quatre heures, autant vous dire que ça va encore être difficile pour nous de bouger de ce chapiteau. On arrivera quand même à s’en échapper pour aller déguster quelques instants la voix de velours de Samory I sur la sono de Legal Shot ; et le temps d’un petit tour devant le dub fi dub entre Kiraden, Iration Steppas et Indica Dub histoire de se défouler un peu dans cette arène où l’ambiance est au stepper UK warrior style.




Mais comme on vous le disait, on a passé une bonne partie de cette fin de soirée devant Aba Shanti et sa sélection old school durant laquelle il prendra beaucoup la parole nous expliquant la création et l’histoire de quasiment chaque morceau. On y entendra beaucoup de dubplates et de productions d'Aba comme par exemple le Positive Vibration, mais aussi des titres qui nous ramènent au dub des années 90 avec  une grosse touche de Disciples. Ce soir encore, le retour à notre tente se fera plein de bonnes vibes.

Day 3

En ce troisième jour où la fatigue commence à se faire sentir, on arrive sous la Sound Meeting Arena alors que les Young Veterans jouent des gros roots, rejoints par l’infatigable Ras Divarius venu poser ses notes de violon sur les versions ; ce soir les Allemands partageront le chapiteau avec Hytal Bosrah et Young Warrior. Les Dubkasm sont en train de se faire plaisir sur les 3x3 scoops du Wandem Sound System posés sous la Dub Club Arena, ils vont retourner le chapiteau avec leur Victory, rejoué en live au saxo par Digistep avant de balancer un remix énorme d’Africa, extrait de la récente collaboration entre OBF & Nazamba.

Viendront ensuite deux sessions très attendues sous ce même Dub Club : Sip a Cup et Dub Judah. C’est d’abord Gussie P qui se met aux machines (seul, en l’absence d’Errol Bellot) pour un danse très roots et pleine de bonnes vibes où les classiques vont pleuvoir. Avant que le prochain set ne démarre, un bénévole prend la parole pour réclamer une minute de silence en l’honneur de Steve, victime des violences policières lors de la dernière fête de la musique à Nantes.

C’est donc au tour de Dub Judah de démarrer sa sélection et à voir le « public » massé derrière l’artiste pour profiter du spectacle, on sent qu’il va se passer quelque chose (Aba Shanti, Mark Iration et Denis Rootikal, Dub Kazman, les Dubkasm, ils sont tous là …). Et Dub Judah ne va pas les décevoir en proposant un set d’anthologie où il assure, comme à son habitude, la sélection, le live mix, la basse et le chant avec un sourire toujours aussi communicatif. Il sera rejoint par de nombreux artistes sur les versions : Afrikan Simba prendra le micro, Digistep y ira de ses airs de saxo et Fransax nous offrira une improvisation psychédélique à la flûte tibétaine.




Après un rapide tour devant le dub 3000 d’Ist3p, le reste de notre soirée se passera entre le Sound Meeting et le Dub Club où le Wandem Sound System offrira une danse intense aux skankers, entre sélections pointues et dubplates dubbés à souhait. Tout ça avec une grosse touche de live music grâce à sa section cuivres (la Hornsmen Section), avec une mention spéciale pour l’un de ses membres, Fransax (ex Improvisators Dub) aussi à l’aise au saxo qu’à la flûte ou au coquillage et qui offrira même un moment de méditation mémorable avec son morceau au sitar.

Sous le chap' Sound Meeting, l’heure est au stepper, Young Warrior, Hytal Bosrah et Young Veterans jouent maintenant un morceau chacun et l’ambiance est mystique. Le dernier tour arrive vite et ce sont les Allemands qui entament avec un gros recut du Them Belly Full de Marley, le fils de Jah Shaka y répond avec un énorme dubplate 100% instrumental qui fera chavirer tout le chapiteau avant qu'Hytal Bosrah ne clôture cette soirée avec le Blessings d’Izyah Davis sur une production Maasai Warrior.

Day 4

Ce dernier jour s’ouvre comme l’an dernier sur des sessions acoustiques. MOJA sous la Sound Meeting Arena, Tom Spirals sous le Dub Club, mais c’est vers l’Outernational Arena que nous allons nous diriger afin de profiter des derniers morceaux du superbe mini concert de Nai Jah (il est à peine 13h). On prend ensuite la route du Sound Meeting où Mikey Dread fait tourner quelques galettes bien roots tout en continuant à s’installer pour cette longe session (Channel One va en effet jouer de 13h30 à 22h00 !).

Ne voulant surtout pas rater la prestation d’Amoul Bayi sur la puissante sono d’Indy Boca, on retourne vers l’Outernational Arena où le crew sénégalais ne vas pas nous décevoir avec des tunes comme It’s Over (delivré en live par Saah Karim), ou encore une future sortie de Daba Makourejah que l’on attend désormais avec impatience. Fabyah Forward, le selecta, surprendra tout le monde en balançant La Caraïbe de Yaniss Odua dont le riddim sera repris par la sublime voix de Saah Karim.




On essaiera ensuite de se frayer un chemin à travers la foule qui s’est massée sous le Dub Club afin d’aller prendre notre dose de dub a dub devant les Stand High avant de retourner au Sound Meeting où nous allons laisser les Channel One nous faire voyager à Notting Hill pour le reste de la soirée.  Le crew anglais nous offre une danse à laquelle personne ne pourra résister (on a même vu un agent de sécurité se laisser aller à sauter dans tous les sens), tellement intense que tout le monde semble surpris quand Ras Kayleb annonce l’heure du last tune et se met à saluer le public. Fausse alerte, ceux qui étaient déjà sur le chemin de leurs tentes font demi-tour aux premières notes du Soldier March de Keety Roots que Mikey Dread décide de balancer en guise de very last tune ; le genre de morceau qui  vous fait oublier les courbatures et le manque de sommeil. La soirée se prolongera jusqu’à 1h00 du matin au camping avec un meeting entre Prayazen et Stepper Allianz sous la Rootsman Corner Arena.

Encore une édition du Dub Camp dont les skankers rentreront avec des bons souvenirs plein la tête qu’ils se raconteront jusqu’à la prochaine, tout comme nous. Avec une programmation tellement riche qu’on a même pas pu vous parler de tous les artistes présents ou de toutes les conférences qui se sont tenues et une ambiance toujours aussi bonne, le Dub Camp réussit une fois de plus son pari d’être LE rendez-vous dub à ne pas rater.  Merci Get Up! et à l’année prochaine !

Par Adrien ; Photos : Morgane
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