Tiwony est un artiste phare de la scène reggae française depuis 20 ans. Il aurait pu être jamaïcain tant son charisme et son inspiration sont reconnus en métropole, dans les territoires d'outre-mer et sur tout le continent africain.
Il y a du Capleton en lui avec son côté mystique, il y a de l’Elephant Man avec son énergie scénique, mais au-delà de ces comparaisons, Tiwony reste Tiwony : un artiste unique, déterminé et plus que talentueux.
Depuis ses débuts passés à écumer les sound-systems avec Influence Sound puis Blackwarell Sound (avec qui il a gagné le Championnat de France des Sound Systems), Tiwony s'est construit une solide discographie où ses influences reggae et dancehall ont tour à tour guidé ses choix. De la B.O. du film « Ma 6-T va craquer » à son album « Cité Soleil », en passant par un prix SACEM Guadeloupe, son association mythique avec Typical Féfé pour les albums « Double Trouble », aux Victoires du Reggae 2012 et 2013 et les premières parties de la tournée triomphale de NTM, Tiwony s’est imposé dans le paysage musical français.
Mais le chanteur guadeloupéen est aussi un artiste aux textes universels qui aborde tous les thèmes de son époque (Priyé Jah, Faut qu'on soit forts, L'Union fait la force) et qui les diffuse régulièrement sur le continent africain (il s'est produit en 2006 à Kampala en Ouganda devant 10 000 personnes, en 2007 pour le nouveau millénaire à Addis Abeba en Ethiopie devant 5 000 personnes, en 2008 au Gabon devant 80 000 personnes ou encore en Guinée Conakry en 2011 devant 40 000 personnes). Très investi, il s’engage régulièrement aux côtés d'associations caritatives (projet avec les enfants de Thiaroye en 2006, World for Tchad pour la construction de puits au Tchad, aide à la scolarité pour des enfants de l'île de Gorée, Drépaction etc…).
Le voir arriver en 2014 avec un album 100% reggae est donc un événement important pour sa carrière : un vrai aboutissement. Les 17 titres de « Roots Rebel » ont été enregistrés entre Paris, Kingston et Dakar, mixés par le producteur et ingénieur du son jamaïcain Gaylard Bravo, masterisés aux mythiques Anchor Studios à Kingston. Le retour aux sources en Jamaïque était indispensable pour Tiwony afin de rendre hommage aux pères fondateurs du reggae, comme sur Afreeka Unite, chanté en duo avec le regretté Bunny Rugs (chanteur lead de Third Word décédé en février 2014). Rastaman convaincu, engagé et rebelle, Tiwony passe en revue ses combats avec Armée de Jah et offre des textes conscients (Roots Rebel, L'Or sort de la boue) à toute une génération.
Il promeut un retour à la nature, avec le doux Air pur ou Ma Colline, sur lesquels il s'élève contre l’oppression et l'exploitation de Babylone. Il évoque le retour au continent originel sur International Repatriation, interprété avec le guinéen Takana Zion, où la Kora flirte admirablement avec le duo basse batterie Niko Banton (Mael Studio) / Richacha (The Wailers, Neg'Marrons, Barrington Levy etc). L'Afrique est évidemment présente sur l'album (Rue du Castel) où dominent aussi l'universalité et la poésie (Papiyon La). Avec ce nouvel opus, on prend la mesure du chemin artistique et humain parcouru par l'artiste depuis ses débuts. Entouré par les talentueux Straika D., Typical Féfé, Goldee et l’excellente Joëlle Ursull, l’artiste guadeloupéen donne le meilleur de lui-même pour le plus grand bonheur de nos oreilles.
Si « Roots Rebel » apparaît de manière évidente comme l'album de la maturité pour Tiwony, il s’impose déjà comme un classique du genre pour le reggae francophone.