Prématurément disparu, assassiné dans sa voiture pour une vulgaire histoire de frigo ( aux cotés de
Junior Reid ) en 1983, alors qu’il était âgé de 21 ans, le jeune prodige
Hugh Mundell prophétisa, la même année, l’émancipation du continent africaine, en signant, 5 ans plus tôt, le conscious et très roots «Africa must be free by 1983 », co-produit avec
Augustus Pablo.
Hugh Mundell enregistre, son premier single pour le producteur Joe Gibbs , « Where is natty dread ? » , avant de rencontrer
Augustus Pablo qui le prend sous son aile. De 1975 à 1978, gravitant autour du Rockers Sound System, il enregistre plusieurs singles (en toastant sous le pseudo de Jah Levi), et les futurs titres qui figureront sur son premier album : « Africa must be free by 1983 ».
De Harry J’s à Channel One , en passant par le mythique studio Black Ark de
Lee Perry , il s’entoure des légendaires
Jacob Miller, Leroy Sibbles, Benbow, Robbie Shakespear, Horsemouth, ou encore Chinna Smith, pour les musiciens et pour le son de Philip Smart ( assistant de Tubby jusqu’en 1975 ) , de Sylvan Morris ou encore du jeune Prince Jammy , qui mixa l’excellent album « Africa Dub» en 1979.
« Africa must be free by 1983 » se veut être un album conscious , aux messages prophétiques («Africa must be free by 1983» ,«day of judgement», «Run revolution a come») emprunts de mysticisme, un appel à l’unité («Why do black man fuss and fight?», le tout, porté par le flow hypnotique et lancinant de
Hugh Mundell, alors adolescent. Le son est roots , massif, dépouillés, du pur Rockers.
En résumé, « Africa must be free by 1983 » est un incontournable du genre, un grand classique, une véritable tuerie. En 1980, Mundell sort l’excellent « Time & Place » (lui aussi très roots) , en collaboration avec
Augustus Pablo, et , dans un même temps, « Jah Fire » produit par Prince Jammy, oú il partage le lead vocal avec le brillant Lacksley Castell, que l’on retrouve parfois sur les productions de
Lee Perry . 1982, « Mundell », son dernier opus, du pur Channel One, antre du « Rub-a-Dub » style, produit par Henri « Junjo » Lawes, « backé » par les massifs Roots Radics , et mixé par un
Scientist au sommet de son art, est un des meilleurs albums du genre .
La disparition de l’artiste, un an après, reste un drame. Considérant son parcours artistique,
Hugh Mundell demeure une figure majeure de la musique jamaiquaine.