Max Romeo : War Ina Babylon
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Max Romeo : War Ina Babylon

C’est aux côtés de Lee Perry que Max Romeo va réaliser ce chef d'oeuvre. Enregistré au Black Ark Studio en 1976 et co-écrit avec Lee Perry, ce « War Ina Babylon » est tout simplement magnifique. Il est une pièce si importante dans la carrière de Max Romeo que le public en finit par oublier les autres albums. Lors des concerts en France, ce sont ces morceaux que le public attend. Si vous n’avez jamais entendu "I chase the devil" chanté par 500 personnes, précipitez vous au prochain concert de Max Romeo, ça vaut l’détour ! Cet album de 9 titres produit par Island Records est un incontournable pour les amateurs de roots reggae. Le mix est d’une qualité rare et authentique dont seul Lee Scratch Perry détient le secret. On reconnaît le son du Black Ark Studio, qui sert des compositions d’une grande précision. Rappelons que les Upsetters sont alors Aston « Familyman » Barrett à la basse et son frère Carlton « Carly » à la batterie, futurs Wailers jusqu’à la mort de Bob Marley. A l’écoute de cet album, on trouve une unité et un équilibre entre musique/lyrics/atmosphère. La puissance des textes ajoutée à l’impact de la voix de Max Romeo donnent à cet album une grande force. L’expression musicale est simple mais pas simpliste, efficace quoi ! Le tout premier morceau One Step Forward annonce cette efficacité, le rythme vocal se veut simple mais joue avec le skank de la rythmique. Avec Uptown babies don’t cry, seul morceau avec Stealing in the name of Jah écrit sans Lee Perry, Max Romeo, dans un cynisme qui lui est propre, décrit les inégalités sociales jamaïcaines. Dans la suite de l’opus, il impose encore plus profondément sa foi rasta, I chase the devil est devenu un véritable hymne sans faire pourtant d’ombre au différent, mais tout aussi fédérateur War Ina Babylon dans lequel on ne se lasse pas des arrangements chœurs masculins, qui excellent tout au long de l’album. Avec Tan and See s’illustrent les chœurs féminins et la subtilité vocal du chanteur. A la fin de l’album, on est prisonnier d’une fumée de ganja à couper au couteau, une Smokey Room dans laquelle on se laisse volontiers emporter avant de finir le sourire jusqu’aux oreilles à l’écoute de l’ensoleillé riddim de Smile out a style, ultime souffle d’espoir « God bless the children…. ». Un album incontournable ? Non, indispensable. War Ina Babylon est de loin la plus grosse vente de la carrière de Max Romeo, néanmoins il ne touche pas un centime sur ce magot. C’est pourquoi il a récemment déclaré la guerre à Babylone en « piratant » ses propres chansons sur son label Charmax, donc quitte à l’acheter, autant s’assurer que c’est la bonne étiquette !
Par Max
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