Quelques mots sur l'histoire du ska
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Quelques mots sur l'histoire du ska

Au début des années 60, une rythmique de guitare endiablée venue des îles, va faire le tour du monde. Le ska, vent de liberté soufflé depuis Kingston était né. Dans les années cinquante, à Kingston –Jamaïque-, le jazz et le Rythme and Blues (R & B) étaient roi. Aidés par le tourisme américain qui fait vivre une bonne partie de l’île, des orchestres de jazz se forment et font la tournée des hôtels. Les deux styles musicaux vont être pénétrés par le mento, musique populaire. Et la légende veut que l’énergique rythmique guitare, issue de ce brassage des trois musiques, donnent son nom au Ska au début des années 60. Les plus grands noms de l’époque vont s’y engouffrer. Parmi eux les Skatalites (Don Drummond ou Tommy Mc Cook…), les Wailing Wailers (Bob Marley, Peter Tosch et Bunny Wailer)avec le célèbre « Simmer Down » en 63, Laurel Aitken et Prince Buster, mais aussi Jimmy Cliff. Beaucoup d’entre eux sont issus de l’Alpha Boys’Catholic School sorte de maison de redressement et école de musique pour rude boys du ghetto. Les Skatalites vont devenir les meilleurs représentants de cette musique avec un orchestre regroupant ce qui se faisait de mieux en Jamaïque (issus d’Alpha et d’une formation jazz). Et avec eux le ska affirme l’identité musicale de l’île libérée du joug des colons, et réunit toutes les couches de la population. En effet cette musique va faire évoluer la manière de danser. N’oublions pas qu’à l’époque la musique (que les DJ passent sur les sound systems) n’était jouée pratiquement que pour la danse. L’accent fût mis sur le mouvement saccadé des pieds dont les trainements étaient caratéristique. En 1966, une autre légende veut que deux ans après la séparation des Skatalites, la chaleur étouffante à l’intérieur des studios, dues à l’été et à la fumée, aient pour effet un ralentisssement de la rythmique guitare caisse claire : le Rock Steady (ancêtre du Reggae) naissait. Dans le même temps le Ska arrivait en Angleterre dans les quartiers noirs d’East London. Chris Blackwell, installé au Royaume-Uni et fondateur du célèbre label Island produit en 64 « My Boy lollilop » chantée par Millie Small qui se vendra à + de 8 millions de 45 tours : le premier tube international de ska. Après une première pause, le ska va connaître un grand essor en Angleterre à la fin des années 70 où en se mélengeant au Rock il rencontre à nouveau le succés. Il va être remis à la mode par des groupes comme The Selecter, Madness ou encore The Beat qui dénonce le racisme (le damier noir et blanc symbole d’égalité des races) et qui reste engagé. Mais bien malgré lui il va être récupéré par les skinheads et l’extrême droite : drôle de destin pour cette musique originaire des îles. Le Ska est alors connu dans le monde entier : partout des groupes se forment. Au début des années 80 les Skatalites se reforment et sortent un nouvel album. le ska des Trojans rencontrent également un grand succès. Depuis de nombreux groupes représentent le ska U.S. (the Toasters), les Skatalites sont toujours là, Ska-P déchire tout en Espagne et la France n’est pas en reste notamment avec les Frelons ou Machtoc. La scène ska française actuelle, d’ailleurs, est fertile en talent : Rude Boy System, les 100 grammes de têtes, Aspo, la Ruda Salska ou encore Alerte à Skalibu sont autant de dignes représentants de la scène ska française qu’ils vous faut découvrir en live ou en CD.
Par Tren Kil
Commentaires (2)
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Par torpedo le 10/05/2005 à 17:59
salut à tous, je voulais juste faire un commentaire sur votre article "Histoire du ska". Vous indiquez que le SKA et surtout le SKA revival a été récupéré par les skins d'extrême droite. C'est totalement faux. Ce sont tout d'abord les premiers skinhead (que l'on appelle les skins traditionnels ou les skins reggae) qui ont été les premiers spectateurs de la scène reggae oldies à la fin des années 60- début 70. Ces jeunes skins issue de la working class ont découvert le reggae grâce aux rudies immigrés à Londres et aux producteurs jamaicains installés à Londres (comme le grand Duke Reid). Ensuite pendant la période "Ska revival" les skins anti-rascistes (ceux qui comme les premiers skins apprécient le ska et le reggae) ont arboré le célèbre damier noir et blenc créé par le label Two Tone. Ces d'ailleurs un peu avant cette époque que le mouvement SHARP (SkinHead Against Racial Prejudice) a été crée. Le logo des skins SHARP est d'ailleurs une reprise du logo du label TROJAN (sous-label de treasure Isle). Bien sûr aujourd'hui encore il ya des skins traditionnels qui vont "moonstomper" dans les concerts reggae et particulièrement quand il s'agit de reggae oldies qu'ils préfèrent généralement aux reggae roots (plus récent), bien qu'ils savent l'apprécier auussi. D'ailleurs plusieurs grand noms du ska et du reggae ont consacré des titres aux skinheads (exemple: skinhead train de Laurel aitken ou encore skinhead moonstomp de Derrick Morgan). Ainsi, pour ceux qui n'étaient pas au courant ne vous etonnez pas si vous voyez un jour un skin dansez avec un rudies sur du reggae. Il ne s'agit pas d'un facho qui se serait égaré. Les skinheads fachos (que les vrais skins appellent les boneheads) n'écoutent pas de ska (ou alors ceux qui n'ont pas peur des contradictions). A+ (si vous êtes intéressé pour avoir plus d'info sur le reggae oldies contactez moi). Au fait il serait bien que le reggae oldies soit présent dans la liste des préférences.
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Par Patrick Kuriakine le 02/05/2015 à 17:37
Bonjour, le premier groupe français à jouer du ska dans le milieu alternatif parisien a été La Poupée Vinyle, dont j'étais le bassiste. Ce groupe a donné envie de monter un groupe aux Frelons (ska), La Marabunta (rock Steady) et Dirty District (pour la fusion). Le groupe a existé de 1983 à 1989 et est présent sur la compilation Paris ska 88 de squale records.

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