Traite négrière, esclavage et abolition : notre sélection reggae
Roots 32

Traite négrière, esclavage et abolition : notre sélection reggae

10 Mai 2025

Aujourd'hui, 10 mai, marque le 24e anniversaire de la loi "Taubira", qui reconnaît les traites négrières et l’esclavage comme crimes contre l’humanité. Cette date est également celle de la Journée nationale des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions.

La France fut le premier pays à inscrire cette reconnaissance dans la loi, le 10 mai 2001. Se souvenir de ce pan de notre histoire est indispensable, surtout en ces temps troublés où racisme et discriminations continuent d’empoisonner l’actualité.

La traite transatlantique fut le plus vaste déplacement forcé de populations innocentes dans l’histoire de l’humanité. Selon l’UNESCO, entre 15 et 20 millions d’Africains ont été arrachés à leurs terres, séquestrés et déportés de force vers les Amériques et les Caraïbes. Ces femmes, ces hommes, et leurs descendants ont enduré des siècles de souffrance indicible.

La Jamaïque fut longtemps l’un des centres névralgiques de ce commerce odieux, d’abord sous domination espagnole, puis britannique. On estime que près de 600 000 Africains y ont été réduits en esclavage. Cette blessure historique a inspiré des arts de résistance, dont la musique. Le reggae en particulier n’a eu de cesse de dénoncer l’esclavage — passé ou moderne, physique ou mental — imposé par Babylon.

À l’occasion de cette journée de mémoire, nous vous proposons une sélection de 10 morceaux reggae essentiels pour aborder ce chapitre sombre de l’histoire humaine, au cœur des valeurs portées par cette musique consciente.


Burning Spear - Slavery Days
Il s'agit du deuxième morceau de Burning Spear produit par Jack Ruby. Le premier étant Marcus Garvey, voilà deux hits enchaînés coup sur coup et qui aboutiront carrément à l'album mythique Marcus Garvey. Slavery Days incarne parfaitement la musique de Spear : des sonorités africaines, des cuivres entêtants, une voix perçante, des lyrics simples et un engagement sans faille pour la cause noire. "Vous souvenez-vous de l'époque de l'esclavage ?" nous demande l'artiste sur un riddim joué par les Black Disciples avec notamment Earl "Chinna" Smith et Robbie Shakespeare. Aujourd'hui, c'est l'occasion ou jamais de s'en souvenir...

Culture - Too Long In Slavery
"Cela a duré trop longtemps" se plaint Joseph Hill sur ce titre de 1979 qui figure sur l'album mythique "International Herb". Culture interprètera même cette chanson dans l'une des fameuses John Peel Sessions sur la BBC et "Too Long In Slavery" deviendra le titre d'un best of du groupe sorti en 1990 chez Virgin.

Peter Tosh - 400 Years
Peter Tosh aborde notamment le sujet de l'esclavage avec justesse dans le célèbre 400 Years crédité à Bob Marley & The Wailers sur l'album Catch A Fire en 1973, le premier de la carrière du groupe produit par Chris Blackwell. Si l'album, et donc cette chanson, sont crédités à Bob Marley & The Wailers c'est parce que le producteur a déjà compris que Bob serait la vraie star de ce groupe. Mais c'est bien Peter Tosh qui s'illustre sur ce morceau essentiel de la discographie du groupe dont la version originale date en fait de 1970, trois avant la parution de la version roots sur l'album Catch A Fire.

The Abyssinians - Declaration of Rights
Produit par Coxsone en 1976 et paru sur le mythique album Satta Massa Gana, Declaration Of Rights est un véritable hymne pour la diaspora africaine. Les voix des Abyssinians respirent la souffrance endurée par le peuple noir durant les 400 ans d'esclavage menés par le système colonial. Les harmonies sont parfaites et la voix de Bernard Collins, tremblante, ne peut laisser personne indifférent. "Get up and fight for your rights, my brothers..."


Sans oublier bien sûr, les quelques autres classiques suivants :

Bob Marley - Get Up Stand Up


Junior Byles - A Place Called Africa



The Mighty Diamonds - Africa

Gregory Isaacs - Slave Master

Il ne faut pas non plus oublier les morceaux dénonçant l'esclavage moderne que subit l'homme dans nos sociétés actuelles, l'esclavage mental imposé par Babylon  :

Busy Signal - Modern Day Slavery



Kabaka Pyramid - Never Gonna Be A Slave

Par Reggae.fr
Commentaires (0)
Les mixtapes
& podcasts
écouter
Les concours Reggae.fr

Les dernières actus Roots