Le plus jeune fils de Bob Marley porte haut le flambeau de son père tout en développant son propre style. Un style qui, d’album en album, a hissé Damian Marley au sommet.
Né le 21 juillet 1978 à Kingston de la relation du roi du reggae avec la Miss Monde 1976, Cindy Breakspeare, Damian Marley ne connaîtra pratiquement pas son père, décédé alors que celui-ci n’a que deux ans. Il débute dans la musique au sein des Shepherds, un groupe d'enfants de chanteurs. Après de nombreuses apparitions scéniques, notamment au Reggae Sunsplash en 1992, le groupe se dissout et Damian s'oriente vers le dancehall. Son premier single « Deejay Degree » sort en 1993 chez Tuff Gong, le label fondé par son père.
Son premier album, « Mr Marley », produit par son frère Stephen, sort en 1995. Si l’opus lui permet de tourner un peu, le succès n’est pas vraiment au rendez-vous. Damian aiguise son art et revient en 2001 avec « Halfway Tree ». Dès lors, on perçoit clairement les inspirations multiples de l’artiste et l’influence du hip-hop dans son travail. Entre tradition paternelle et culturelle et modernité, il n'hésite pas à mélanger son reggae jamaïcain au rap américain. L'album accueille en invités Bunny Wailer, Capleton, ou encore Bounty Killer. L’opus est très bon mais remporte davantage un succès d’estime. Damian explosera avec son album suivant, « Welcome To Jamrock ».
Son troisième album sorti en 2005 enthousiasmera le public dès sa sortie, fera un carton et ira jusqu’à remporter un Grammy Award du meilleur album reggae bien mérité. Le titre éponyme de l’album, portrait sombre de l’île natale du chanteur qui sample Brigadier Jerry et Ini Kamoze, devient un véritable hymne. Le deuxième single est « Road To Zion », premier résultat d’une collaboration qui se révèlera fructueuse avec le rappeur américain Nas. Cinq ans plus tard, les deux artistes nous livreront un album entier, « Distant Relatives », sorti le 17 mai 2010. L’album, au-delà du mélange hip-hop et reggae, revendique d’abord un héritage africain commun. Les bénéfices seront d’ailleurs reversés pour la construction d’école au Congo. Le premier extrait, « As We Enter », devient rapidement un hit, et l’album se classera très bien dans les charts.
Il semble ensuite se concentrer sur le label qu’il gère avec ses frères, « Ghetto Youths International ». Ils sortent en 2011 le Jah Army Riddim, et Damian et Stephen lâchent un big tune inoubliable aux côtés de Buju Banton. Le label sortira deux compilations, « Set Up Shop » vol 1 (2013) et 2 (fin 2014), sur lesquelles on peut retrouver une bonne partie de la famille Marley, petits neveux inclus, et des big tunes de Damian : « Set Up Shop », « Neva Make It », « Hard Work », « Is It Worth It ? » … Ce dernier titre, posé sur le Rootsman riddim, aura droit à un clip très remarqué avec l’acteur français Saïd Taghmaoui.
Damian Marley est aussi a l’initiative d’une grosse croisière reggae, la « Welcome To Jamrock Reggae Cruise », accueillant le gratin des artistes et sound systems du genre. L’évènement a été une réussite en 2014, et connaîtra une deuxième édition en 2015.