Situé au 6 Ballaster Avenue à Kingston 10, le label Penthouse est fondé par Donovan Germain en 1987. Retour sur la carrière de ce producteur ayant lancé Buju Banton.
Ses débuts
Donovan Germain est né sous une bonne étoile, le 7 mars 1952, à Kingston en jamaïque. Il part aux Etats-Unis en 1970 afin d’étudier la comptabilité et ressort diplômé du New York Community College. Alors qu’il décroche un job d’assistant comptable à Wall Street, il ouvre, en parallèle, un magasin sur Brooklyn distribuant les disques de plusieurs producteurs en vue à l’époque : Lee Perry, Gussie Clarke ou Joe Frazier.
En 1978, il fonde son premier label, Revolutionnary Sound, où il obtient son premier hit : « Mr Boss man » des Cultural Roots en 1980. Après plusieurs bonnes productions sur différents labels (dont Germain Records) dont le « Just want to be lonely » par Freddie Mc Gregor en 1987, il abandonne la production de reggae roots et se tourne vers le digital.
Penthouse records
En 1987, Donovan retourne en Jamaïque où il fonde son label Penthouse records et ouvre par la même occasion le studio sur Slipe Road (avant son déménagement sur Ballaster Avenue). Son premier gros hit est « Chaka on the Move » de Chaka Demus, en 1989. Tout comme les producteurs de l’époque, il reprend de vieux standards roots des 70’s et les remixe à la sauce digitale. Les principaux musiciens contribuant lors des sessions d’enregistrement sont Sly Dunbar, Robbie Lyn, le Firehouse Crew ou encore Mafia & Fluxy avec les ingénieurs du son Dave et Anthony Kelly, Steven Stanley ou Andre Tyrell.
Donovan est connu pour avoir remis au goût du jour des riddims Studio One :
“A Love I Can Feel”,
“Always Together”,
“Answer/Never Let Go”,
“College Rock”,
“Darker Shade Of Black”,
“Feeling Soul”,
“General”,
“Heavy Rock”,
“Land Of Love”,
“Lecturer”,
“Love Me Always”,
“Movie Star",
“Nanny Goat”,
“Swing Easy”,
etc.
Il ne se contente pas seulement de reprendre de vieux riddims, et produit des nouveautés dont :
“Dickie” (1992),
“Falling In Love”(1992),
"If Loving Was A Crime" (1993),
"Champion" (1994),
“Cannabis Vibes” (1997),
"Warriors Don't Cry" (1997),
“Love Dem Bad” (1997),
“Up Close & Personnal" (1997),
” Extortioners” (2000),
“Automatic” (2008),
“Feel good” (2009), etc.
Il s’agit, bien sûr, de listes exhaustives.
Plus qu’un producteur, un « Career manager ».
En dehors de ses activités de producteurs, il gère la carrière de ses artistes et les aide à scorer des hits et percer sur les scènes internationales. Le plus emblématique est bien sur Buju Banton, qui pendant quelques 18 années travailla avec Donovan Germain. Wayne Wonder, Tony Rebel ou encore Cutty ranks ont été pris en main par Donovan au début des années 90. Des « anciens » ont profité de son savoir-faire et ont connu un second souffle dans leur carrière musicale dont « l’homme à la voix d’or », Beres Hammond, ou encore la I-Three, Marcia Griffith.
Ce label est justement connu pour des duos mythiques dont voici une liste qui, rien qu’à l’énoncée des noms et des titres, donne des frissons :
Wayne Wonder & Buju Banton: “Massa God World A Run”, “Bonafide Love”, “What You Gonna Do”, “Reunion”.
Beres Hammond & Buju Banton: “ Who Say”, “Little More Time”, “Pull It Up”, “Thanks Fe Mi Pride & Joy” “I’m Gonna Do My Best”, “Honey comb”.
Marcia Griffiths & Cutty Ranks: “Really Together”, “Loving You”, “Half Idiot”, “Much closer”).
Le label récemment
Tout comme ses contemporains, Donovan Germain (dans une moindre mesure) s’est laissé surprendre par la déferlante dancehall. Toutefois, il lance de nouveaux talents (Romain Virgo ou Torch) et continue de réaliser quelques belles productions (dont le puissant « I feel good », numéro 1 des ventes en angleterre fin 2008, de Beres Hammond). Il suffit d’écouter Romain Virgo et son puissant « cyan sleep » pour s’en convaincre également. Le nom du label de Donovan Germain continue de faire rêver une génération d’afficionados du reggae 90’s.