S'il ya un endroit où il fallait être ce jeudi 12 juin 2008, c'est bien au Zénith de Paris, pour la deuxième date du Reggae Live Tour 2!
Cette tournée, annoncée des mois et des mois à l'avance et dont le buzz s'est fait principalement sur la présence de
Jah Cure, était évidemment très attendue par tous les amateurs de reggae.
L'organisation est sérieuse: il est tout juste 19 heures et les portes du Zénith s'ouvrent. Les craintes de devoir galérer un bon moment dehors s'évaporent,l a soirée commence bien.
Le warm up est assuré par le Wicked Vibes Sound. C'est apparemment l'occasion de faire quelques réglages de son supplémentaires,( son qui, au passage, signalons-le ici et une bonne fois pour toute avait une basse beaucoup trop forte). Le set est raisonnable mais peu original, juste de bons gros morceaux pour chauffer le public : «Police in Helicopta» de
John Holt, «Hills & Valleys» de
Buju Banton, les classiques de
Sizzla type «Praise Yeh Jah», quelques
Bob Marley, du Celebrate Riddim, également 2 sons de
Jah Cure (ce qui n'est pas forcément de bon goût puisque nous avons rendez-vous avec l'homme plus tard dans la soirée, passons...).
Le Sound laisse place au Fire House Crew, band de renommée qui a notamment l'habitude de tourner avec
Sizzla ou
Capleton. Le backing band qui accompagnera les trois premiers artistes de la soirée s'installe, commence à jouer. Il est un peu plus de 20 heures et
Ras Shiloh débarque sur scène.

Il est tout sourire, visiblement content d'être là, et nous offre une prestation de qualité. Il chante plusieurs titres, le public réagit plus ou moins bien, mais se dynamise avec les titres «Are You Satisfied?» et l'incontournable «Unto Zion» sur le Liberation Riddim dont le refrain est joyeusement repris en coeur par tous.
Mais qui dit
Ras Shiloh dit
Garnett Silk, et c'est sans surprise qu'on a le droit à des reprises de ce grand artiste regretté: «Oh Me Oh My» et «Bless Me», qui font manifestement très plaisir au public.
Après une vingtaine de minutes,
Ras Shiloh quitte la scène.
L'artiste suivant se présente assez vite, il s'agit de
Tarrus Riley.
L'intro de «Beware» se fait entendre, et Tarrus surgit sur scène au moment où il commence à chanter. Sa voix est très belle, son chant fluide. La prestation de
Tarrus Riley a été sans fausse note, mais le public ne semble pas bien connaître l'artiste, à part pour son hit «She's Royal» qui conquiert le public. Il nous offre en live les plus belles chansons de son album «Parables» dont «Beware», «Stay With You» et «She's Royal». Il chante aussi l'excellent «Trap Setter» sur le Far Away riddim que le public semble bien connaître tout de même.

C'est maintenant au tour de la touche féminine de la soirée, venue prêter main forte sur la tournée suite à l'annulation de
Queen Ifrica, ce dont on ne se plaindra pas puisqu'il s'agit de la grande Marcia Griffiths. Son apparition sur scène fait l'effet d' un rayon de soleil dans le Zénith, elle est élégante, majestueuse, et dégage quelque chose de fort. Elle fait plusieurs titres de son répertoire, fait une magnifique interprétation du titre de Dawn Penn «No, No, No» ; elle invite également son fils sur scène pour un joli duo.
Elle finit en nous disant à quel point elle est heureuse et fière d'avoir fait parti de «l'aventure Bob Marley» (cette grande dame du reggae a été une des choristes de Bob Marley), pour lui rendre hommage elle finit donc par une reprise énergique de «Could You Be Loved» qui enchante le public.

Le passage de ces trois premiers artistes aura duré une petite heure.
Le Fire House Crew quitte la scène, en emportant tout son matériel, et l'on doit attendre que le Jah Messenjah Band s'installe à son tour.
Après un peu d'attente, les voilà prêts et qui commencent à jouer.
Il est 21h50,
Luciano va arriver d'une minute à l'autre, et dans le public on entend certains spectateurs dire que «les choses sérieuses commencent».
Luciano arrive donc, impérial, et nous bombarde de ses plus grosses tunes ("For the leaders", "Ulterior Motive", "Siver & Gold") ainsi que des extraits de son dernier album «Jah Is My Navigator». La voix de
Luciano est irréprochable, et l'artiste est une bête de scène, il saute partout et fait des saltos.
Il y a cependant un problème : le public. Ce dernier ne réagit pas comme il faudrait, il ne semble à priori pas bien connaître
Luciano. Exception faite pour les tubes «Give Praise» et «For the leaders» qui agiteront le public et les feront chanter au refrain.
Luciano termine, et encore une fois on assiste à un changement de musiciens et de choristes. L'attente est un peu longue, il ne reste que
Jah Cure, et le public bout d'impatience.
23h30, les musiciens sont installés, les choristes en place, les premières notes du Drop Leaf Riddim se font entendre, c'est l'hystérie dans le public.
C'est historique, on peut le dire, la première fois de
Jah Cure à Paris, sa première tournée en France!
Jah Cure entre sur «Longin For» et c'est le début du bonheur. Sa voix est magique, parfaitement maîtrisée, identique à celle qu'on peut entendre sur CD. La quasi totalité des sons que
Jah Cure interprétera ce soir seront gratifiés d'un voire deux pull up. Il enchaîne tube sur tube, et les filles n'en finissent pas de crier, le public de jubiler.
«Sunny Day», «Kings In This Jungle», «Good Morning Jah», «How Can I», «Run Come Love Me», «Ghetto Life», "Love is", «Nuh Build Great Man» sont enchainés sans que l'ambiance ne retombe à aucun moment. C'est la folie dans le Zénith !
Jah Cure est heureux d'être là, affiche un sourire radieux et nous remercie à plusieurs reprises. Il finira son show sur le Jam Down Riddim avec «Sticky» après avoir été rappelé.

Il est plus de 00h30, le concert s'achève, et beaucoup rentreront chez eux la tête dans les étoiles...
Une bonne soirée, un concert très agréable, des artistes talentueux qui ont assuré le show ! Mais on ne peut s'empêcher de regretter encore une fois l'absence de
Beres Hammond, on peut également se demander où est passé Dean Fraser? Il faut enfin relever que le public était en majorité présent pour
Jah Cure et ne semblait pas forcément connaître les autres artistes, ce qui a un peu nuit à l'ambiance. Autre élément à éviter la prochaine fois : les longues attentes pendant les changements de musiciens.
Malgré ces quelques remarques, nous repartons satisfaits d'avoir assisté à un vrai bon show de reggae.