BB Seaton, membre fondateur du groupe légendaire The Gaylads, est décédé ce lundi 4 mars à l'âge de 79 ans à Kingston. Avec ses compères Maurice Roberts et Delano Stewart, il avait marqué au fer rouge la musique jamaïcaine dans les années 60 avec des hits comme Lady With the Red Dress, Joy in The Morning, ou encore Hard to Confess.
Après plus de 40 ans d'absence, le groupe avait fait son retour en 2012, se produisant pour la première fois en France à l'occasion du Garance Reggae Festival où nous avions eu la chance de rencontrer BB Seaton et Maurice Roberts, ainsi que leur nouveau membre d'alors Randall Thaxter.
Afin de rendre hommage à la vie et l'oeuvre de BB Seaton, nous vous proposons de lire cette interview plus bas et / ou la voir ou la revoir ci-dessous.
"Plutôt timides et méfiants au début de l'entretien, BB Seaton, Maurice Roberts et le nouveau venu Randall Thaxter se sont finalement détendus au fil des nombreux souvenirs évoqués et nous ont livré certaines anecdotes précieuses pour tous les passionnés de reggae...
Reggae.fr: Comment vous sentez-vous à l’idée de faire un show en France ?
Maurice Roberts : C’est super d’être là en France. C’est un moment historique, c’est notre premier concert en France en tant que Gaylads.
Depuis combien de temps n’avez-vous pas joué ensemble sous le nom des Gaylads ?
BB Seaton : Cela fait à peu près 40 ans et c’est un immense plaisir. Les fans nous attendent avec impatience et nous allons tout faire pour les satisfaire.
En quelle année avez-vous vraiment créé le groupe ?
BB Seaton : En 1964.
Aviez-vous déjà chanté en solo avant de former le groupe ?
BB Seaton : Moi oui. Delano Stewart, qui était un des membres originels des Gaylads, avait fait une petite carrière aussi. Mais je ne crois pas que ça ait été le cas de Maurice...
Maurice Roberts : Non. Les Gaylads étaient ma première expérience en tant que chanteur.
BB Seaton : Delano et moi, on a d’abord formé un duo qui s’appelait Winston & BB. Car le vrai nom de Delano était Winston. On a fait quelques titres ska pour Studio One comme « I’ll Be There ». Puis nous avons été chercher Maurice pour former les Gaylads. Mais nous ne voulons pas exclure notre ami Randall Thaxter de la discussion, car il a rejoint le groupe récemment.
Randall Thaxter : C’est vrai, je ne peux pas parler de l’histoire des Gaylads, car je n’étais pas avec eux à l’époque. Mais aujourd’hui, c’est bien moi le troisième homme.
Vous souvenez-vous du premier enregistrement des Gaylads ?
Maurice Roberts : Je crois que c’était « Brown Skin Gal »
BB Seaton : [il chante] : Brown skin gal, Stay home and mind baby. Je ne me souvenais pas que c’était notre premier enregistrement. Maurice a une meilleure mémoire que moi. Après 40 ou 50 ans, c’est dur de se souvenir de tout (rires). A l’époque, on aimait bien reprendre des chansons traditionnelles jamaïcaines comme celle-là ou « Nobody’s Business ». On a fait ça jusqu’à ce que Coxsone se rende compte qu’on était capables d’écrire nos propres paroles.
Et qui écrit chez les Gaylads ?
BB Seaton : J’ai écrit la plupart des paroles. Mais Delano et Maurice ont aussi participé. C’est un travail à trois mains.
Vous avez contribué à la création de la musique jamaïcaine dans les années 60. A cette époque vous étiez plutôt inspirés par la musique américaine...
BB Seaton : Pas seulement la musique américaine. La musique anglaise aussi. Toutes les musiques qu’on pouvait entendre à la radio en fait. Mais il se trouve que la Jamaïque était une colonie britannique, donc on entendait principalement de la musique anglaise et américaine. C’était rassurant de s’identifier à ce genre de musiciens car ils faisaient de la bonne musique. On avait juste à les imiter. C’est ce qui nous a permis de créer notre propre musique sur des bases solides. Et c’est ce qui fait que la musique jamaïcaine traverse les époques.
Quels étaient vos artistes favoris à cette époque ?
BB Seaton : J’aimais beaucoup Chuck Jackson, Ben E. King...
Maurice Roberts : Curtis Mayfield, les Temptations...
BB Seaton : Oh ! Et j’aimais bien aussi les Four Tops ! Levi Stubbs, le chanteur, était formidable. C’est quelqu’un que j’ai pas mal imité. Maurice s’inspirait plus des barytons, ces voix graves qui vous donnent la chair de poule.
Maurice Roberts : Oui mais moi, je n’essayais pas de les imiter comme toi BB. Je les écoutais et je m’en inspirais, mais je voulais rester moi-même (rires).
Quelles étaient les différences entre ces musiques américaines et anglaises et la musique jamaïcaine de l’époque ?
BB Seaton : Il y avait une grosse différence puisque la musique jamaïcaine à proprement parlé n’existait pas à cette époque (rires). Au début, on imitait vraiment les Américains et les Anglais. On faisait du boogie car c’était la mode aux Etats-Unis. Coxsone, le patron de Studio One, partait en Amérique pour travailler dans les fermes. Quand il revenait, il ramenait beaucoup de ces disques pour qu’on puisse les écouter. Puis, il a construit son sound system et il voulait avoir sa propre musique à jouer pour les Jamaïcains. Je me souviens du jour où on a parlé de ska pour la première fois en studio. Il y avait un musicien appelé Jah Jerry. Il n’arrivait pas à maintenir le rythme à la guitare. Et je crois que c’est Lloyd Knibb qui lui a montré à la batterie en disant : « No man ! C’est comme ça : ska ska ska ». C’est comme ça qu’on a créé le ska en Jamaïque.
Jah Jerry et Lloyd Knibb étaient des membres des Skatalites. Comment se passaient les sessions studio avec ces musiciens ?
Maurice Roberts : On a joué pas mal de fois avec les Skatalites. Ce que je peux dire à propos d’eux, c’est que quand tu venais en studio pour enregistrer avec eux, il ne fallait pas être un rigolo. Quand tu arrivais, il fallait assurer, car si tu n’assurais pas, tu devais dégager. On devait être professionnels pour enregistrer avec les Skatalites.
BB Seaton : Ça a contribué à perfectionner notre musique car on était obligé de nous préparer. Il y avait ce type, Lloyd Brevett... si jamais tu faisais une erreur, il disait « Next ! » (rires). Et il y avait une centaine de gars derrière, prêts à enregistrer, qui attendaient que tu fasses une erreur. C’est ce que j’aime dans l’histoire de la musique.
Les Skatalites ne faisaient jamais d’erreurs ?
BB Seaton : Tout le monde fait des erreurs. Parfois, dans les chansons que vous connaissez, il y a des erreurs que les producteurs n’ont pas voulu enlever car ils trouvaient que ça sonnaient bien. Et quand une de ces chansons devient un hit et que tu la joues sur scène, les gens disent : « Hey ! Tu t’es trompé man ! » (rires).
Avant de travailler avec Coxsone, vous avez dû passer la fameuse audition... Vous souvenez-vous de ce moment ?
BB Seaton : C’est Richard Ace qui nous amenés à Studio One. Il avait un groupe qui s’appelait The Rhythm Aces avec Boris Gardiner et Delano Stewart et un Africain qui s’appelait Dennis Mars je crois... C’est Delano et moi qui avons passé l’audition cette fois, car Maurice n’était pas encore avec nous. Mais vous savez, la musique est un monde cruel. Car, je me souviens de ma première audition en solo. Je l’ai passée le même jour que Ken Boothe. J’ai chanté « Only You » et Ken a chanté « Prevention » et on a été accepté tous les deux. Une fois en studio, tout le monde est devenu dingue quand Ken Boothe a chanté, car ils adoraient sa voix. Ma chanson est presque passée inaperçue. Deux semaines plus tard, King Stitt est venu me voir en me disant que ma chanson avait cartonné dans un sound system et que les gens l’adoraient. Je ne le croyais pas. Mais c’était vrai. Ce jour-là j’ai compris que ce n’est pas le chanteur, mais la chanson qui fait un hit. Car Ken a une voix exceptionnelle et, même aujourd’hui, cette chanson qu’il avait enregistrée n’est toujours pas sortie.
Les Gaylads ont aussi enregistré des chœurs pour plusieurs artistes...
BB Seaton : Tous les artistes de Studio One de cette époque. Ken Parker, Ken Boothe...
Maurice Roberts : Alton Ellis aussi. C’est nous qui faisons les chœurs sur « I’m Still In Love » ! On backait tout le monde. Les hommes comme les femmes. On était payé pour faire ça, c’était notre job. On a participé à beaucoup de hits.
Avez-vous assisté aux débuts des Wailers chez Studio One ?
BB Seaton : Oui. On était chez Studio One avant eux. On était là le jour de leur audition. On s’est côtoyé chez Leslie Kong aussi. On a enregistré un album en même temps qu’eux. Le leur s’appelait « Soul Shakedown Party » et le nôtre « Fire And Rain ». C’est l’époque où notre formation changeait souvent, juste après le départ de Delano Stewart.
Vous avez aussi travaillé avec Sonia Pottinger. Quelles étaient ses qualités en tant que productrice ?
BB Seaton : Je ne la considère pas comme une productrice. Et je ne suis pas dur avec elle quand je dis ça. Je ne l’ai jamais vue dans le studio quand on enregistrait pour elle. A cette époque, la plupart des producteurs récoltaient les honneurs alors qu’ils n’étaient en rien responsables de la réussite d’un titre. Ce sont les musiciens et les chanteurs qui créaient la musique et qui auraient dû récolter ces honneurs. Toutes les chansons qu’on a faites pour elle : « ABC Rocksteady », « Over The Rainbow’s End », « Joy In The Morning », « I Need Your Loving »... Elle n’était pas là quand on les a enregistrées. Donc elle a été créditée pour quelque chose qu'elle n’a pas fait. Mais que Dieu bénisse son âme aujourd’hui. Et on peut quand-même la remercier de nous avoir permis d’enregistrer ces morceaux dans un studio.
Dommage, car nous aurions voulu savoir ce que c’était de se faire diriger par une femme pour un groupe d’hommes...
BB Seaton : J’aurais bien aimé me faire diriger par une femme (rires). Mais sérieusement, elle n’a rien dirigé du tout. C’était le cas de la plupart des producteurs. On peut dire exactement la même chose de Leslie Kong à Beverley’s. Je ne l’ai jamais vu en studio avec nous non plus.
Maurice Roberts : C’est vrai, mais nous avons travaillé avec Leslie Kong pour une raison bien précise souviens-toi... Une des plus grandes chansons de l’histoire de la musique jamaïcaine a été produite par BB. Il s’agit de « My Jamaican Girl ». On l’a fait par nous-mêmes et pour nous-mêmes. Et BB l’a emmené chez Beverley’s. Il peut vous raconter pourquoi...
BB Seaton : Oui. Nous avons amené cette chanson chez Beverley’s car à cette époque, ils contrôlaient les radios. Et si on n’avait pas apporté « My Jamaican Girl » à Leslie Kong, cette chanson ne serait jamais devenue N°1. Je ne dis pas que c’était une mauvaise chanson, mais ces gars-là avaient de l’influence pour en faire un hit. Et elle est restée N°1 pendant 32 semaines ! C’est la chanson qui est restée le plus longtemps en N°1 des charts dans l’histoire de la Jamaïque. Et je suis fier de le dire.
Maurice Roberts : Tu peux être fier ! D’autant plus qu’on joue également les instruments sur ce titre. Moi je joue la basse et BB joue la guitare. C’est aussi lui l’arrangeur de cette chanson...
BB Seaton : Et surtout, Ken Boothe joue l’orgue et Joe White joue le piano. Et c’est Derrick Stewart à la batterie. On avait un groupe qui s’appelait Conscious Minds.
Justement, à propos de « My Jamaican Girl »... les filles jamaïcaines sont vraiment les meilleures ?
BB Seaton : Vous ne croyez pas ? Vous devriez les essayer (rires). Nous avons fait cette chanson car les Jamaïcains sont un peu machos. Et comme cette chanson est devenue un hit, ça a remis les femmes sur le devant, car elles étaient fières d’être jamaïcaines. Et partout où l’on va dans le monde, on continue de clamer haut et fort que les filles jamaïcaines sont les meilleures.
Parlons un peu de certains autres de vos hits. « Africa » par exemple. Etiez-vous les premiers artistes à parler de rapatriement dans une chanson ?
BB Seaton : Oui on peut dire ça. On l’a fait avant Bob Marley. Je veux toujours aller en Afrique aujourd’hui, même si la chanson date de très longtemps. Sans rentrer dans les détails des aspects politiques, l’Afrique est un endroit de paix et de spiritualité où les gens sont très agréables... Je crois que cette chanson, « Africa », a influencé Bob Marley. Je crois même que les Gaylads ont influencé Bob à monter son propre groupe aussi. N’est-ce pas Maurice ?
Maurice Roberts : C’est clair. Car on a même backé les Wailers avant qu’ils n’aient leurs musiciens. On jouait avec eux sur scène. Donc on peut dire qu’on l’a influencé dans ce sens.
Et pour revenir sur cette question de rapatriement... vous sentez-vous rastas ?
Maurice Roberts : Nous sommes tous des rastas. Même si nous n’avons pas de locks. Mais comme BB le dit, elles sont dans nos têtes...
BB Seaton : L’important n’est pas ce que tu as SUR la tête, mais DANS la tête. Et si on ne m’accepte pas en tant que rasta parce que je suis un rasta chauve, ce n’est pas grave. J’écris une chanson là-dessus en ce moment. J’essaye d’infiltrer Babylone, car si tu n’as pas l’apparence d’un rasta, tu peux obtenir plus de choses. C’est un peu comme le Cheval de Troyes. Tu n’as pas besoin d’être ceci pour être cela. Tant que tu crois en la vie, tes vêtements et tes cheveux ne veulent rien dire. Tes actions parlent plus que tes mots.
Et la chanson « Joy In The Morning ». Bobby Melody en a fait une adaptation. C’était d’abord une chanson d’amour qui est devenue une chanson rasta...
BB Seaton : C’est normal. Rasta est amour ! J’aime beaucoup la version de Bobby Melody, mais il a récolté les honneurs à notre place. Il a même dit que c’était lui qui avait écrit la chanson avec un de ses amis. Ça ne se fait pas. Il faut mentionner le véritable parolier. Et il aurait dû nous demander la permission d’utiliser des mots différents sur notre musique. Ça m’a vraiment mis en colère. Et aujourd’hui encore je me bats pour récupérer nos droits d’auteur. C’est Delano qui avait écrit cette chanson. C’est pareil avec Dennis Brown. On parlait d’ « Africa » juste avant. Il a repris cette chanson, ainsi que « Funny Feelings ». Et depuis, quand on chante cette chanson sur scène, les gens nous disent « Hey pourquoi vous chantez des titres de Dennis Brown ? » Car ces gens ne connaissent pas l’histoire de ces chansons. Dennis Brown a fait de bonnes reprises, mais il aurait au moins pu nous mentionner sur les disques.
Parlons désormais du retour des Gaylads...
BB Seaton : La réunification des Gaylads ! C’est quelque chose que je voulais faire depuis des années, mais ça n’avait pas été possible pour certaines raisons. Je suis revenu en Jamaïque en 2011, car le frère de Maurice est décédé et je voulais apporter mes condoléances à la famille. Et c’est là qu’on s’est dit que ce serait bien de trouver un troisième homme pour reformer le groupe. Et on a pensé à Randall car Maurice le connaissait très bien. Ils faisaient les chœurs de Bunny Wailer ensemble. Et on a fait une nouvelle chanson, « Together Again », en 2012. J’ai écrit cette chanson dans le studio le jour de l’enregistrement. Le titre a été produit par Marc Ismail, un ami suisse qui est ici avec nous aujourd’hui... Notre retour a aussi été possible grâce à Jahdil, notre guitariste et manager. J’aimerais lui donner la parole à ce sujet.
Jahdil : BB et moi sommes en contact depuis 5 ou 6 ans et c’est un rêve qui se réalise aujourd’hui de pouvoir travailler avec ces légendes de la musique jamaïcaine. Maurice et Randall étaient engagés auprès de Bunny Wailer, donc ça ne pouvait pas se faire tout de suite, mais maintenant la machine est lancée.
Vous avez des projets ?
Jahdil : Oui, on a quelques titres prêts à être enregistrés. Mais pour l’instant, notre priorité est le live. Nous sommes ici au Garance Reggae Festival pour la deuxième apparition en Europe de l’histoire des Gaylads et la troisième en dehors de la Jamaïque. C’est historique et nous sommes heureux de voir que les médias et le public s’intéressent à cet évènement. Nous avons fait un show en Californie au mois de mars 2012 et ça s’est super bien passé.
BB Seaton : Grâce à Jahdil et au Roots Harmonics Band qui nous accompagnera pour tous nos projets à présent.
Jahdil : Oui. Le Roots Harmonics Band a pour but de backer les artistes à la perfection. Nous ne voulons pas être bons, nous voulons être parfaits. C’est BB qui nous a poussés à être perfectionnistes. Nous répétons le plus souvent possible, même si ce n’est pas facile car nous sommes tous très éloignés. Mais nous avons les meilleurs musiciens. Vin Gordon est avec nous sur scène au trombone. Il y a aussi le Français Guillaume Steppa au saxophone. Nous avons Koxx, qui est pour moi le meilleur bassiste jamaïcain actuellement. Il faut du beau monde pour satisfaire BB Seaton. Il a l’air cool, mais il est très exigent.
BB Seaton : Ma femme vous dirait la même chose (rires).
Randall, dites-nous un mot sur votre sentiment par rapport à votre nouvelle aventure avec les Gaylads.
Randall Thaxter : Les Gaylads sont un très grand groupe jamaïcain. Je suis très heureux qu’ils soient à nouveau réunis et je suis très fier de faire partie de cette réunification. Nous allons de l’avant maintenant. On ne se retournera pas et le futur sera très intéressant croyez-moi.
Profitons également de la présence de Marc Ismail pour lui poser quelques questions sur ce retour. Marc, peut-on dire que tu es à l’origine du come-back des Gaylads ?
Marc Ismail : Je ne peux pas prétendre être vraiment à l’origine de ce retour, mais en tout cas, j’ai suivi le processus depuis le tout début. J’ai produit le premier morceau depuis leur reformation, « Together Again ». J’ai été un témoin privilégié de cette reformation, car je suis un ami de longue date de BB. Mais c’est vraiment lui le moteur de cette aventure...
Comment en es-tu arrivé à produire ce titre ?
C’est vrai que j’ai plutôt l’habitude de produire du roots sur mon label Soul Of Anbessa, mais quand BB m’a parlé de cette reformation, j’ai sauté sur l’occasion pour faire du rocksteady, puisque c’est ça la musique des Gaylads.
Quel a été ton rôle dans la production ?
J’ai composé la musique et j’ai réuni les musiciens que je connaissais en Jamaïque. Mis à part Derrick Stewart et Boris Gardiner qui ont été contactés par BB. Ensuite, j’ai choisi et loué le studio Tuff Gong, car je tenais absolument à ce que ce soit fait dans un grand studio historique. Et pour les paroles, c’est BB qui a quasiment improvisé sur le tas en essayant de raconter toute l’histoire de cette reformation.
Peut-on s’attendre à un album ?
Il y aura un album, mais je ne serai pas le producteur de l’album tout entier. Je n’ai pas une grosse structure et je n’ai pas les moyens financiers de produire l’album. Je serai impliqué plus en tant que conseiller. Car, avant d’être producteur, je suis un fan occidental de la musique jamaïcaine, donc je suis capable de leur dire ce que les Européens peuvent aimer ou pas dans ce qu’ils vont faire."