Officiel : Bunny Wailer est mort
Roots 47

Officiel : Bunny Wailer est mort

2 Mars 2021

Le légendaire chanteur jamaïcain Bunny Wailer est décédé ce matin au Medical Associates Hospital de Kingston. Il avait 73 ans. Cette information a été confiée par son manager à différents quotidiens jamaïcains. Il a précisé que l'artiste n'arrêtait pas de faire des séjours à l'hopital depuis son attaque de juillet 2020.

Bunny Wailer était l'un des trois fondateurs des Wailers, le groupe qui a transformé le reggae, avec Bob Marley et Peter Tosh.

Bunny Wailer, de son vrai nom Neville Livingstone, est né à Kingston en 1947. Il rencontre Bob Marley dès l’enfance et les deux vont faire la paire. En effet, les deux potes se retrouvent à l’adolescence et vont devenir les élèves de Joe Higgs qui leur enseigne tout son savoir musical. C’est à cette époque qu’ils rencontrent un certain Peter Tosh… Les trois amis vont créer successivement Teenagers, puis the Wailing Rude boys et enfin the Wailing Wailers. C’est Bunny Wailer qui fera les harmonies vocales dans le groupe. Après avoir bossé avec Leslie Kong, c’est chez Studio 1, avec Clément Coxsone Dodd qu’ils vont acquérir leur début de notoriété. Les Wailers vont en effet sortir pas moins de 70 singles pour Studio 1, dans le plus pur style de l’époque : entre reprises de morceaux soul et morceaux originaux comme « Simmer Down ». Bunny, plutôt discret en général, sait être là au bon moment et c’est donc lui qu’on apprécie au chant sur la chanson « Sunday Morning ».



Lorsque Bob Marley part tenter sa chance aux Etats-Unis, il enregistre de très bons titres parmi lesquels on peut citer « Dreamland » et « Rock Sweet Rock »…Pourtant, en 1967, sa carrière musicale connaît un coup d’arrêt lorsqu’il est arrêté et emprisonné pour détention de marijuana.De retour au sein des Wailers, il participe à la création du label Wail’n Soul’m. Les fans savent que c’est Bunny Wailer qui pose sa voix sur les titres « Riding High », « Brain Washing » et « Rebel’s Hop »…C’est à l’époque de la collaboration des Wailers avec Lee Perry, que ce dernier fait un remix de « Dreamland ». C’est aussi à cette époque qu’il crée son propre label Solomonic (1972). De la période Island des Wailers, il faut surtout retenir que c’est sur leur second album, « Burnin », qu’il assume le rôle de chanteur solo sur « Hallellujah Time » et « Pass It On ».



En 1973, fatigué, il refuse de faire la tournée américaine des Wailers et est remplacé par son mentor Joe Higgs. Un an plus tard le groupe se sépare. Peter et lui débutent des carrières solos. C’est donc sur son label Solomonic, que Bunny Wailer va sortir les singles « Rastaman », en 1974, et « Arabs Oil Weapon » en 1975. Il publie son premier album solo, « Blackheart Man », en 1976. C’est une compilation de ses singles qui va connaître un certain succès. Suivent les albums « Protest », en 1977, et « Struggle », en 1979, ainsi qu’une participation à la bande originale du film « Rockers » et le tube « Love Fire ». En 1980, il sort un album de reprise des titres des Wailers de l’époque Island. Puis produit, à la mort de Bob Marley, le fameux « Tribute », en mémoire de son ami d’enfance. Bunny Wailer prend, alors, un peu de recul avec l’avènement de l’ère du digital dans le reggae des 80’s.



Il tente de reformer les Wailers avec Peter et Justin Braithwait, mais malgré le succès d’un premier titre « Nice Time », ils se heurtent au refus de Rita Marley qui a hérité des droits d’auteurs de son mari. Puis Peter Tosh est assassiné en 1987. Bunny continue à écrire, mais se fait plus discret. Il sort quelques albums dans les années 90, la plupart du temps des reprises ou des compilations. Dans les années 2000, il revient sur le devant de la scène en participant activement au documentaire « Made In Jamaica » de Jérôme Laperrousaz. Il prend également part à la tournée européenne de promotion du film. L’occasion de le voir sur scène reprendre quelques titres des Wailers et ses meilleurs morceaux solos. En 2011, il apparaît de temps à autre sur le net pour dénoncer l’emprise de Rita Marley et Chris Blackwell sur l’héritage des Wailers




Par Reggae.fr / Photo On The Roots K. Buret
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