Soul Vybz Party # 5
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Soul Vybz Party # 5

Cette Soul Vybz Party #5 était très attendue !
Pour cause: la présence inédite de Mad Cobra, vétéran dancehall, qui foulait pour la toute première fois une scène française.
Le reste de l'affiche était tout aussi prometteur: Diana Rutherford, Pressure et Protoje accompagnés de leur mentor, le producteur Don Corleon; et enfin les frères Morgan, Mojo et Peetah.

Rendez-vous était donc pris ce 2 février 2011 dés 19h.
Le show commence peu après 20 heures, après un warm up sans surprise mais efficace de Soul Stereo.

Honneur aux dames, Diana Rutherford est la première à se présenter sur scène, devant un Cabaret Sauvage mal rempli.
De plus en plus remarquée en 2010, avec notamment le featuring avec Sizzla 'A New Day', elle offrira une prestation pêchue d'une vingtaine de minutes, alternant ballades reggae et titres dancehall comme l'énergique 'Hot Gyal'.


Jérôme Baudin

La belle jamaïcaine met également en garde, tout en chanson, les femmes contre le réseau social surpuissant Facebook, outil facilitant le contact et surtout, dit-elle, propice à la tentation pour les hommes.
Une belle énergie et une bonne voix - sur laquelle elle force cependant légèrement à certains moments – ont rendu cette prestation agréable.
Soulignons également que la jeune femme s'exprime dans un français impeccable!

Alors que Diana Rutherford achève son set, il se trame quelque chose derrière elle et les plus avertis ont déjà reconnu le producteur désormais légendaire Don Corleon qui s'installe aux platines.

Quelques minutes plus tard, le présentateur de la soirée, Francky de Party Time l'annonce.

Jérôme Baudin

Don Corleon, dont la présence est assez exceptionnelle mais pas indispensable, accompagne donc ses deux protégés: Pressure, artiste désormais aguerri, et Protoje, qui semble parti pour assurer la relève.
C'est ce dernier, venu assurer la promotion de '7 years itch', qui débarque sur scène avec le titre 'Arguments' , grosse réaction du public, bon client qui semble bien connaître le tune, pull up immédiat !
Il interprète ensuite son featuring avec Ky-Mani Marley 'Rasta love' , puis 'Ja' précédée de la sublime interlude 'In the streets' .


Jérôme Baudin


Jérôme Baudin

C'est enfin Don Corleon lui-même qui passe derrière le micro pour un duo réussi.
Protoje conclut avec le terrible 'Dread' puis nous quitte.
Bien que la voix paraisse encore un peu mal assurée, le potentiel est là et l'expérience se chargera du reste.

21heures10. Les premières notes de 'Ghetto Life' raisonnent et Pressure entre en scène pour plus de 40 minutes d'une prestation sans magie.
En effet, l'artiste des Iles Vierges ne créera pas l'évènement: voix fatiguée, énergie amenuisée, et public peu réceptif.
Pressure n'en démordra pas et présentera tout de même un catalogue de titres plus efficaces les uns que les autres: 'Bless my soul', 'Be Free', 'Black Man Rise', 'Make up to break up', 'Coming right back', 'Special someone' …
Le final se fera évidemment sur son hit 'Love and affection'.


Jérôme Baudin


Jérôme Baudin

Peu avant 22 heures, c'est au tour du rappeur de Morgan Heritage, Mojo.
C'est un set clairement orienté hip-hop qui nous est proposé: proposition dont le public, déjà plus dense, ne disposera que très moyennement.
Le show est à l'américaine, tout y est: le tabouret pour la pause instru à la guitare, le rappel à plusieurs reprises de son site qui finit par 'online', et la jeune femme pour une interprétation ridiculement théâtrale d'un titre à l'eau de rose (il s'agissait, pour ceux que ça intéresserait, du titre 'Please forgive me', en  duo avec Lakia, cette fille qui chantait faux par dessus sa propre voix...).
Tout ceci a cependant le mérite d'être bien préparé.
Les passages les plus intéressants resteront peut-être le morceau posé sur une version revisitée du Message to you rudie riddim et le titre 'Next Generation' enregistré avec Ziggi.


Jérôme Baudin


Jérôme Baudin

A 22 heures30, nous passons à un tout autre niveau, Peetah, l'une des plus belles voix du reggae actuel, arrive avec 'Tell me how come' des Morgan Heritage et ressuscite immédiatement tout le public.
Il parle quelques instants pour dire qu'il n'y a aucun problème au sein du groupe mais que chacun avait envie de développer son individualité à travers une carrière solo.
Sur ce, il interprète donc ses propres titres, et pas des moindres!
'I'm in love with you', le sublime 'Secrets', 'Di Governement' ou encore 'Save the world' sont autant de hits qui ravissent le public.


Jérôme Baudin

Au bout d'une vingtaine de minutes, Peetah est rejoint par son frère Mojo pour un segment Morgan Heritage et 'Liberation' remporte sans nul doute le plus gros forward de la soirée.
Mojo interprète même le 'Jah Jah City' de Capleton, le public est conquis.

23 heures. L'entrée en scène de Mad Cobra est imminente.
C'est le selecta de City lock sound (Allemagne) qui se chargera de le backer, mais malheureusement trop moyennement.
Qu'à cela ne tienne, Mad Cobra nous plongera dans son univers pendant une bonne heure, complètement à l'opposé des artistes l'ayant précédé sur scène: 'war songs' et 'bad man tunes' sont de la partie.


Jérôme Baudin

Il fait son entrée sur un 'Anything ah Anything' (intialement sur le Juice riddim) méconnaissable sur le Punanny riddim pour un rendu raté.
On le pardonne immédiatement grâce à une avalanche de hits plus fous les uns que les autres sur les riddims qui ont marqué à tout jamais l'histoire du dancehall: 'Gal Splurt' (Showtime riddim)), 'Pet and pamper' (Playground), 'War' (Bruckout) …

Sur 'Gundelero', on remarque en arrière-plan la sécurité retenant un jeune homme qui souhaite monter sur scène, Mad Cobra s'en mêle et l'invite sur scène, lui cédant le micro pour quelques instants, le jeune homme s'improvisant chauffeur de salle.
Sur le morceau suivant, Cobra modifie ses lyrics pour insulter la sécurité, c'est l'hystérie dans le public.
Suivent 'Duppy' (Intercom reloaded), 'Red Eye' sur le classique Taxi riddim, et 'Flex'.
Sur ces deux derniers morceaux, Buju est à l'honneur, Mad Cobra ne manque pas de le big up, lui et ses titres sur ces même riddims.
 
Il repart ensuite de plus belle avec ses titres sur les riddims phares de cette dernière décennie: Wild 2 nite, Military, Applause, Anger Management, et bien sûr le Buzz pour un 'Press Trigger' tonitruant.

On remonte dans le temps avec 'Woyo' sur le Sleng Teng Riddim puis avec une reprise très personnelle de 'War' de Bob Marley du plus bel effet.

Nous aurons le droit à un rappel, avec une session en freestyle où il s'adressera à des gens du public avec beaucoup d'humour.
Recevoir Mad Cobra pour la première fois aura été un véritable plaisir, l'artiste est agréable, a du vécu, de l'expérience, et cela se ressent très fortement, il a également ce petit quelque chose dans le regard, qu'on ne saurait exprimé, et il a surtout un répertoire de titres historiques qui ont construit le dancehall.


Jérôme Baudin

Minuit, comme prévu, le concert s'achève, ce qui témoigne au passage d'une très bonne organisation et d'un timing carré.
En conclusion, une soirée réussie et éclectique, avec un démarrage un peu mou de la part du public,ce qui est souvent un problème lors de plateaux variés, les personnes n'étant pas venues applaudir le même artiste.

La présence de musiciens aurait tout de même donné une toute autre ampleur au spectacle, mais remercions toutefois les organisateurs: faire venir un plateau aussi riche et diversifié n'est pas easy. Une très bonne soirée nous a été offert.

Par Textes: Nounours; Photos: Jérôme Baudin
Commentaires (1)
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Par semayat le 08/02/2011 à 17:45
C'était une big soirée!! A retenir Protoje qui a tt déchiré, Mojo Morgan qui était très bof et une prestation manquée de Pressure. Superbe organisation et bon timing!!

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