The Banyans Steppin' Forward - Rencontre
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The Banyans Steppin' Forward - Rencontre

On a l'habitude d'écrire que le reggae français se porte bien. En 2013, on pourra préciser que c'est même le reggae roots made in France qui se développe ! The Banyans représente cette vague avec d'autres groupes dont vous avez déjà entendu parlé ici (notamment Obidaya) ou dont vous entendrez bientôt parlé (Mayasay, Mawyd etc) et débarque dans les bacs cette semaine avec un premier album intitulé "Steppin' Forward", dont les influences roots reggae sont indéniables et ressenties dès les premières notes. Le groupe nous ramène aux fondamentaux du reggae roots tels que des groupes comme Israel Vibration ou The Gladiators… pour ne citer que ceux-là. Les Banyans démontrent que « you don’t haffi old to jam roots reggae ». Treize titres, qui n’ont rien à envier aux classiques du genre, un vrai régal. Chantés en anglais, on comprend vite qu'ils n'auront aucun mal à sortir de l’enclos du reggae hexagonal. Et c'est d'ailleurs déjà chose faite puisque cela fait maintenant 5 ans que le combo voyage en France et en Europe pour diffuser ses vibrations universelles en live. Dès le premier morceau on sent que c’est un band uni et bien rodé dont la formation technique et musicale est bonne. La bass culture des Banyans est fondamentalement présente sur tous les morceaux et reste le noyau, la marque, le sceau de leur musique, ce qui n’est en rien un signe de monotonie, loin de là. Chaque morceau a son âme et de nouveaux instruments viennent compléter le flow de l’ensemble. On est agréablement surpris par l’apparition d’une guitare solo sur le morceau « Steppin’ Forward », par le ryhtme plus rapide de "Big Rock",  par l'incartade dubwise sur « Let Grow ». « Nah Run » a particulièrement retenu notre attention et constitue (vous comprendez pourquoi en l'écoutant) un bel hommage à Israel Vibration. Mais les Banyans, ce n’est pas que du roots, culture and consciousness, c’est aussi beaucoup de love et de good vibes ; notamment avec « Same Love ».  D’autres morceaux dont « Man Free », sont très agréables à l'écoute. Et même si l'on demanderait justement un peu plus de titres tels que ce « Man Free » ou encore « Solid As A Rock », aux mélodies très bien trouvées, on peut dire que The Banyans viennent poser là, avec "Steppin' Foward", des bases très solides pour la suite de leurs aventures !

Tracklist :
1. Free Your Soul

2. Steppin’ Forward

3. Let Grow

4. Nah Run

5. Big Rock

6. Solid As A Rock

7. Man Free

8. International Disorder

9. Prisoner of Desire

10. Roots and Culture
11. Goodness

12. Same Love

13. Dreamer



Ce groupe de sept jeunes musiciens (huit en comptant Yoann leur graphiste et très impliqué dans leur développement), basés à Toulouse, est composé de Jérôme à la guitare, Dévi au chant lead et à la guitare rythmique, Natty à la basse, Clément à la batterie, Maël aux claviers, Jean aussi aux claviers ainsi qu'aux choeurs, et enfin HP au son.  Jolie rencontre avec Jérôme et Dévi:

Reggae.fr: Avoir joué 300 dates avant un premier album c'est rare et énorme!
Dévi: C'est vrai qu'on a fait que deux maquettes, dont surtout un EP de 7 titres intitulé "Back to the Roots". C'est grâce à Jérôme, qui est aussi manager du groupe et qui s'est démené pour nous trouver plein de dates, qu'on a pu déjà se développer sur scène. Avec cette maquette de 7 titres on a pu faire les premières parties d'artistes tels qu'Anthony B., Sinsemilia… C'est aussi dans notre état d'esprit de jouer jouer jouer pour se faire connaître et rencontrer pleins de gens…

En ces temps où le disque se vend difficilement, c'est la scène qui vous a motivés à sortir ce premier album "Steppin' Forward"...
Jérôme: Oui c'est important d'avoir l'actualité nécessaire pour monter une tournée et là on a une belle tournée qui s'est montée autour de la sortie de cet album.

Pourquoi avoir choisi ce titre justement ?
Dévi: On a pensé que ce titre était bien représentatif de l'album. "Steppin' Forward" veut dire "un pas en avant", et comme on le voit sur la pochette, il y a petit chemin qui mène vers l'arbre, le banian, et vers la lumière. C'est un pas en avant pour arriver à une certaine sagesse et à un état de méditation.



Le banian est un arbre qui vous est cher compte tenu du nom de votre groupe...
Dévi: Le banian c'est un ficus, une sorte de figuier géant qui pousse principalement en Inde et sous les tropiques. Il y a plusieurs symboles autour de cet arbre. Tout d'abord c'est un "roots tree" comme le dit Horsemouth dans notre teaser. Cela veut dire qu'il possède des racines aériennes qui relient ses branches à la terre. Cela symbolise donc pour nous les racines qui sont tout autant dans la terre que vers le ciel. Il y a donc une dimension physique liée à la terre et une dimension plus spirituelle liée au ciel, tout comme le I&I.
Jérôme: C'est aussi un arbre qui détruit des constructions humaines. Il est tellement gros et puissant qu'il peut détruire une route par exemple qui se trouverait trop proche de lui. C'est un arbre qui a par ailleurs une valeur spirituelle et sociale. Dans certains villages en Inde ou dans des petites villes, c'est sous cet arbre que les sâdhus enseignent et méditent, et que les anciens y donnent des conseils. C'est un arbre qui a aussi des vertus thérapeutiques et beaucoup de significations mystiques…

La spiritualité est aussi très présente dans vos textes...
Dévi: Oui et c'est important pour nous que le nom du groupe signifie vraiment quelque chose et fasse partie vraiment de notre message. Et par rapport à nos textes, le message principal est un message spirituel qui appelle à un équilibre entre le corps et l'esprit. La chanson "Solid as a Rock' par exemple, est assez représentative de cette spiritualité. Elle évoque la méditation notamment.

Et c'est l'anglais que vous utilisez comme langue dans vos chansons...
Dévi: L'anglais est venu naturellement car j'écoute du reggae roots jamaïcain depuis tout petit. Ecrire dans la même langue que celle que j'écoute depuis toujours m'est venu naturellement. J'ai passé beaucoup de temps à traduire des textes de Marley et plein d'autres artistes, ce qui m'a aussi beaucoup inspiré. Et le fait d'avoir grandi aux Pays-Bas avec une mère néerlandaise m'a également ouvert sur les langues étrangères.  C'est en plus une couleur qu'on recherche avec le groupe. C'est même un choix artiste de faire un reggae roots universel avec un chant anglais et patois jamaïcain parfois.



En parlant du chant, comment travaillez-vous sur les textes ?
Dévi: C'est surtout moi qui écrit les textes. Après tous les membres du groupe s'impliquent et me suggèrent des idées ou des thèmes. Donc de manière générale c'est moi qui amène les textes mais on les améliore ensemble. Mais tout ça peut se faire aussi pendant des impro ou même des fois on fait des bœufs durant les répétitions. Par exemple le titre "Let Grow" est apparu comme ça deux semaines avant l'enregistrement de l'album et n'était pas du tout prévu dans le cadre de la pré-prod. Donc ça va vraiment dans les deux sens.
Jérôme: En fait y a deux méthodes. La première c'est quand Davy arrive avec un texte et des accords à la guitare et nous on vient tous se greffer dessus en ajoutant chacun sa touche personnelle. Et la deuxième c'est quand on fait des impro en répétition. A chaque répét on commence par des impros et ça nous laisse pas mal de possibilités de créer. On enregistre tout et dès qu'on le sent bien on donne le son à Davy pour lui permettre de travailler le texte à côté.

Comment ça s'est passé au niveau de la production de l'album ?
Jérôme: L'album est autoproduit à 100 % et même autofinancé avec les concerts qu'on a fait sur 2012. On a fait toutes les prises de son dans un studio analogique, le Studio de la Trappe, qui se situe chez nous vers Toulouse.

D'où ce son alors !
Jérôme: On cherchait un son vintage avec des préamplis à lampes et des micros à ruban. On a aussi fait des prises de son chez notre ingé son HP, chez qui on a fait le mixage. Et pour terminer on a fait le mastering chez Globe Audio, une grosse boîte de mastering à Bordeaux.

Si on entrait un plus dans le sujet de l'album… Pouvez-vous nous décrire le morceau "Big Rock" ?
Dévi: Musicalement, dans cette chanson, y a un côté rock à la guitare. Au niveau du texte, elle parle de la manipulation et toute cette oppression qu'il y a autour de nous. Je la compare à un gros caillou au milieu de la rivière, qui représente le peuple et qui est bloqué face à ce caillou. C'est pour ça que ce morceau est un peu plus rapide que les autres, car on est cette rivière qui veut avancer. Et comme je le chante à la fin, l'eau monte, l'eau monte mais un jour l'eau passera au-dessus du caillou.



Et il y a un morceau intitulé au contraire "Nah Run"…
Dévi: C'est vrai que les négations sont rares dans le mouvement rasta. Ce morceau est venu alors qu'on venait de passer une semaine tous ensemble à faire des dates. On était logé dans le même gite. On a passé toutes les après-midi à composer et on a finalement retenu ce morceau. "Nah Run" veut exprimer le fait qu'on ferait mieux de ne pas courir dans leur chemin de destruction et de division, car nous sommes "un" sous le soleil de jah ("We are one under the jahsun").

Durant toutes vos aventures déjà vécues sur scène et pendant tout le processus de création de l'album, quel a été votre meilleur souvenir ?
Jérôme: le meilleur souvenir c'était l'année dernière, quand on a joué avec la formation des Wailers composé d'Aston "Family Man" Barrett. C'était un jour un peu particulier car il neigeait. La France était paralysée et une heure avant le show on savait toujours pas s'ils allaient jouer. Ils sont finalement arrivés à 20h30 et ont donc commencé à s'installer sur scène pendant qu'on jouait la première partie. A la fin ils sont venus nous voir et nous ont soutenus dans notre musique. On a nous-même assisté à leur live. Pour nous c'était puissant et à la fin de leur show on s'est posé avec Aston "Family Man" Barrett et une partie du groupe. Ils nous ont donné beaucoup de conseils, nous ont dit qu'ils avaient vraiment apprécié notre concert et c'était un moment magique.
Dévi: En plus c'était un 5 février et à minuit on fêtait le jour de la naissance de Bob Marley, ce qui est aussi un beau symbole.
Jérôme: Après y a eu d'autres très beaux souvenirs, comme avec Ras Daniel Ray ou Clinton Fearon mais ce serait trop long à raconter !

Et un mauvais souvenir ?
Jérôme: L'été dernier, on avait une tournée programmée en Italie et on devait faire presque 10 jours là-bas. Et juste avant de partir, un des deux pianiste s'est coupé un doigt et moi je me suis fracturé une vertèbre… donc on a dû se faire remplacer et ça a gâché la tournée… Après concernant l'enregistrement de l'album tout s'est bien passé. Ce qui a été dur c'est surtout financièrement. Car on a beaucoup investi avec toutes les dates et aussi chacun personnellement. Mais bon on en sort plus fort aujourd'hui.



L'influence roots se ressent énormément dans l'album. Quels sont justement les artistes qui vous ont inspirés ?
Dévi: Evidemment il y a Bob Marley, Burning Spear, Gladiators, Israel Vibration, Yabby You, Alton Ellis et j'en oublie plein…
Jérôme: On aime Clinton Fearon bien sûr et on suit aussi ce que fait Groundation pour ce qui est du reggae roots moderne.

Et des jamaïcains de la plus jeune génération ?
Dévi: C'est vrai qu'on en écoute moins, mais par exemple un artiste comme Derajah j'apprécie beaucoup.

Sur cet album vous avez fait le choix de ne pas inclure de featurings, mais des collaborations futures sont-elles envisagées ?
Dévi: C'est sûr que ça fait partie des rêves de pouvoir par exemple enregistrer avec Hoursemouth à la batterie ou de faire un featuring avec Johnny Clarke au chant !
Jérôme: Je suis sûr qu'il y a des opportunités qui vont se débloquer sur le deuxième album. Il y a de belles connections qui sont en train de se faire…

Cela veut dire que le prochain album est déjà en préparation ?
Jérôme: On a déjà une dizaine de morceaux qui potentiellement pourraient être sur le deuxième album. On compte en avoir une quinzaine de plus car on estime que pour faire un album faut avoir au moins 25 titres.
Dévi: Et faut savoir que le banian ne dort jamais !



Retrouvez le groupe en tournée:
22.02 – Toulouse (31) – La Dynamo
23.02 – Albi (81) – Salle des fêtes de Pratgraussals

01.03 – Foux D’Allos (04) – Snow Club

02.03 – Villeneuve (04) – le Kfé koi

14.03 – Montpellier (34) – La Pleine Lune
22.03 – Auch (32) – Le Cri’ART

23.03 – Marseille (13) – Le Moulin
26.03 – Blanc Ménil (93)
27.03 – Clermont Ferrand (63) – Coopérative de mai
29.03 – Cergy (95) – l’Observatoire

30.03 – St Malo (35) – L’omnibus

02.04 – Reims (51) – La Cartonnerie

03.04 – Bordeaux (33) – Le Rocher de Palmer

04.04 – Nantes (44) – La Scène Michelet

05.04 – Rennes (35) – Le Jardin Moderne

11.04 – Montpellier (34) – Festival Fac de lettres

13.04 – Paris (75) – Le Petit Bain

Plus d'infos:
https://www.facebook.com/the.banyans.official
http://www.myspace.com/thebanyans

Par LN avec @Doumbs; Photos: Raphael Roques
Commentaires (2)
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Par mars le 22/02/2013 à 06:23
j'ai écouté l'album du très bon sons. De belle dates prévus. Big up à eux et que leur chemin mène vers de nouvel albums.
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Par Irie Raffy le 22/02/2013 à 09:06
Yeaah! Bravo les Bayans pour ce big album! Tout ca se concretise enfin, vous etes en marche, Just keep on steppin forward bredren. Love from Obidaya family

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