Exco Levi : Country Man
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Exco Levi : Country Man

Lui aussi fait partie de la nouvelle génération jamaïcaine qui répand un souffle de musique roots et consciente sur la Jamaïque ces derniers temps. Moins exposé que les nouvelles stars Chronixx, Protoje ou Kabaka Pyramid, Exco Levi n'en est pas moins talentueux. C'est d'ailleurs avec une référence absolue du new roots, Penthouse Records, que le jeune artiste sort ce premier album qui met en lumière ses origines rurales. "Country Man" est le premier tune de cet opus et Exco plante d'emblée le décor : "Je ne connais pas Kingston, je ne connais pas Crossroads (quartier commercial de la capitale), je ne connais que Coronation (le grand marché de Kingston où les paysans viennent vendre leurs récoltes)".



Il fustige ensuite la vie citadine dans "City Life" sur le "General Riddim" que l'on retrouve avec plaisir. C'est là que la patte Penthouse commence à se faire sentir. Donovan Germain n'a pas changé son fusil d'épaule et continue sur sa voie. Exco Levi se félicitait dans l'intro de l'album de collaborer avec le label au macaron jaune et ce n'est pas pour rien s'il insiste sur ce point. Ces 19 titres semblent tout droit sortis de la fin des années 90, la grande époque de Penthouse ; celle où Buju, Beres Hammond, Marcia Griffiths ou Tony Rebel écrivaient brillamment l'histoire du label. On retrouve d'ailleurs l'un des hits de cette période, le terrible "El Shaddai" de 1997, où la voix de Levi se confond avec celle devenue trop rare de Jah Mali. Autre belle rencontre : celle avec Michael Rose pour une relecture moderne et inspirée du "General Penitentiary". Romain Virgo est également de la partie. Lui aussi était sorti du lot grâce à Penthouse avec son tube "Can't Sleep" en 2007. Il retrouve Exco Levi avec un timbre de voix similaire au sien sur "Get It in Your Head" qui met en garde les jeunes contre les nouvelles technologies qui les éloignent de la bonne éducation.



Exco convoite aussi la période digitale avec "Suffering Man" posé sur un recut du "Weh Dem Fah" de Carl Meeks. Une incursion soudaine qui dénote sans pour autant perturber l'auditeur. Autre surprise : une sympathique interprétation de "Since I Throw The Comb Away", à l'origine chanté par les Twinkle Brothers. Le track est logiquement suivi par une autre apologie des dreadlocks avec "Natty Haffi Long". L'artiste a particulièrement soigné l'ordre et l'enchaînement de ses chansons et on ne peut que l'en féliciter.
Il manque peut-être un hit à cet opus, mais on sait qu'Exco est capable d'en sortir, à l'image des singles "Save The Music", "Welcome The King" ou "Reggae Calling" sorti ces dernières années. Et pour une fois qu'un Yardie ne nous ressort pas tous ses anciens singles sur un album, on ne va pas se plaindre ! A la différence de ses collègues Protoje et Chronixx qui s'inspirent largement des années 70/80, Exco Levi est allé piocher dans une époque plus récente mais toute aussi riche de la musique jamaïcaine. Il ressuscite à merveille les années 90 et on est sûrs que plus d'un fan de reggae s'en réjouiront.

Tracklist :
01. My Life Story
02. Country Man
03. City Life
04. One Room Shack
05. One Suit
06. Suffering Man
07. Call On His Name
08. El Shaddai feat. Jahmali
09. Since I Throw The Comb Away
10. Natty Haffi Long
11. Loneliness My Story
12. Under My Sheet
13. Storms Of Life
14. Life In The Factory
15. Get It In Your Head feat. Romain Virgo
16. Youth Dem So Violent
17. Badness No Wear Pon Face
18. General In Penitentiary feat. Michael Rose
19. Letter To Jah

Par Ju-Lion
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