Pour la première soirée du Ja’sound , comme l’an dernier les sounds system de l’école anglaise étaient à l’honneur, à l’affiche Jah Tubby’s,
Iration Steppas, le big Mickey Dread et son Channel One Sound ainsi que
Martin Campbell...
Dés le début de la soirée, l’ambiance from UK, et les basses massives sont là , deux gros murs de son sont installés et dès 19 heures, tour à tour les sounds commencent à se faire entendre, Jah Tubby’s est présent avec ses chanteurs qui comme à leur habitude se déchaînent sur des lignes basses plus wicked les unes que les autres, Errol Bellot, Dixie Peach, Gregory Fabulous et ¨Professor Natty donnent le ton, un son massif, des voix et des lyrics envoûtants , c’est eux définitivement qui donnent la vibe de la soirée. Irations Steppas enchaîne avec ses influences techno dub et Mickey n’est pas loin avec des dub sur lesquels on retrouve les jamaïcains les plus connus, et son chanteur fétiche Ras Kayleb, ce sound system est une référence en matière de dub from UK depuis déjà des années, on peut d’ailleurs le retrouver chaque année au Carnaval de Notthing Hill à Londres. Malheureusement, on assiste a un petit problème technique : un des system de son lâche. Les autres sons présents prennent la relève et l’incident passe presque inaperçu du côté du public.
Cette première soirée très dynamique, annonça et introduit bien la suite du festival. Le massif Dub from UK a aujourd’hui une vrai place sur la scène reggae française et rallie de plus en plus d’addikt, alors longue vie a ce mouvement qui ne fait qu’évolué et ouvrir les horizons du reggae en général.
La seconde soirée met à l’honneur les femmes et dans le reggae on en a besoin ! On débute avec Empress Ayeola très peu connue en France mais qui ne va pas tarder à faire parler d’elle ! Oui, cette jeune femme, pleine d’énergie et de bonnes vibes, va nous régaler pendant une bonne heure de nu roots conscious. Entre le chant et les vibes deejay, on assiste a une vrai prestation reggae original et surprenante. Empress Ayeola s’installe dans notre paysage musicale aisément aux coté de chanteuses comme Sister Carrol ou encore
Queen Omega.
Lorenzo et Ras Mc Bean enchaînent, toujours inna nu roots style, avec des tunes sur des riddims qui réveille définitivement le public : Forever Loving Jah, Hard Times, Intercom.... Ces deux là distillent une vrai énergie et représentent la nouvelle génération avec conscience, bon sens et qualité tant au niveau des lyrics que choix musicaux. Ce sont deux voix intéressantes, justes et qui ont déjà convaincu en live plus d’une scène française.
Mais la soirée célébrait tout de même le grand retour de
Cornell Campbell en France, avec cette voix inimitable que les addikts reconnaissent aux premiers mots. Après quelques titres du fameux
Kiddus I, Cornell entre en scène et vient nous offrir tous ces plus beaux morceaux : My Destination, Keep My Fire Burning, Give Me Strenght,
Fight Against Corruption..... Enfin que du bon et le show est très apprécié. S’ensuit Prince Jazzbo et Ricky Chaplin, les deux bigs deejays old School du festival, ces toasters qui ont accompagnés les plus gros sound systems du monde se donnent la réplique pendant une petite heure sur scène, il nous font rire, danser, crier et c’est un vrai plaisir pour les amateurs de deejay 70’s.
Fantan Mojah pas encore très connu du public européen faisait son premier show en France ce soir là, pour les addikts de nu roots, le dernier album de
Fantan Mojah « Haile the King » est une des sorties de l’année. Precédé de Flash et Kashu deux jeunes artistes Jamaicains plein de talents, Fantan se présente après une longue intro, au public de Bagnols, avec ses tunes les plus connues, « Feel the Pain » , « Haile The King », « Corruption », « Hungry », « Nuh build Great Man » feat
Jah Cure mais que Mr Flash remplace très bien en live, 45 minutes de live enlevé avec les tunes que l’on attendait cependant
Fantan Mojah n’était pas au mieux de sa forme et sa courte prestation n’a pas convaincu plus que ça....On attends donc son retour en France.
Et pour finir cette seconde soirée en beauté, les
Congos s’installent sur scène et Cedric Myton se présente au public du Ja’sound qui attendait avec impatience la prestation des célèbres
Congos qui sévissent depuis 1976 avec une première production au Black Ark studio de Lee Scratch Perry. Ils vont nous offrir 1 heure 30 de pures vibes reggae avec "Fisherman", "Congo Man", "Only Jah Know", "Open up the Gate", "Solid Foundation", et j’en passe, tout ce que vous connaissez des
Congos et que vous auriez voulu voir en live c’était là dans nos oreilles. Les vrais fans nous comprendront ! C’était le show à ne pas rater : une partie de l’histoire du reggae musique devant nous sur scène. Cedric Myton est décidément en pleine forme à 2 heure du matin avec les
Congos au complet ou presque pour une performance carrée, professionnelle et pleine de générosité.
La troisième soirée mettait en avant en debut de soirée, la génération reggae kreyol avec
Straika D et
Tiwony deux artistes des plus prometteurs de la scène West Indies, deux heures d’intro trés dynamique avec des vibes très fraiches, très enlevées pour
Tiwony qui réveille le public sur du bon dance hall inna Kreyol style, et du chant de qualité et des lyrics conscious et plein de sens pour
Straika D.
C’est
Jah Mali qui prend le relais et qui offre au Ja’sound un vrai show reggae de qualité, sur des riddims excellents : Stay Strong (Dis Ya Time Rhythm), Corner Stone (Satta Rhythm), Long Long Time (Fade Away Rhythm), Be Conscious (Jah Glory Rhythm)...on l’attendait en France et bien on est convaincu et on demande son retour en Europe...
Jah Mali est un des artistes Jamaicains qui monte, qui monte, et qui présente un style qui risque de retourner les scènes europeènnes.
Puis revoilà les artistes des Iles Vierges, l’année dermière
Midnite et cette année Bambu Station en ambassadeur. Quelle puissance, cette forme particulière de reggae, que distillent ces artistes originaires des Iles Vierges, est envoutante, elle nous enlève à la réalité le temps d’un show, les basses nous bercent et les chants nous font réver. On attends la reconnaissance de ces artistes en Europe et leur venue sur les scénes européènnes avec impatience.
Norris Man, backé par le Maka Tree band, entame son show avec une longue intro qui calme un peu le public, tout le monde s’attend à une grosse prestation, mais
Norris Man s’étend un peu sur ses titres, et les longueurs sur les riddims nu roots ne sont pas les bienvenues en festival, le public a besoin d’une dynamique, il enchaîne quelques titres, « Heathen », « Bright days », « Persistence » ou « Home and away », la voix est au rendez vous et les massifs aussi, c’est un artiste que l’on connait peu sur scène et on attends de le revoir plus longuement en France, d’autant plus qu’on connait les big tunes que ce jeune talent a déjà produit.
Jah Mason pour cloturer la soirée qu’espérer de mieux en terme de nu roots depuis « My Princess Gone », il est une des référence de la nouvelle génération Jamaïcaine, aprés son album « Never Give Up » en 2002 qui l’a révèlé, il ne cesse de faire parler de lui et de poser sur les bons riddims, ce soir là au Ja’Sound, il nous offre : Feel My Pain (Good Over Evil Rhythm), Take me there, Hill Vibes, Burning Love (Judgement Time Rhythm), Wheat & Tears (Street Swing Rhythm), et plus, le show est carré, enlevé, « Spicy » et riche. Quelle préstation!!! C’est sous les ovations des massives qu’il quitte la scéne....
Omar Perry inna nu roots style encore une fois pour démarrer la dernière soirée avec dynamisme le fils de Lee Scratch Perry sur scène pour réveiller le public Bagnolais, la voix est au rendez vous, la prestance et les bons riddims cependant il ne se dégage pas vraiment la chose unique et originale que l’on attends chez tout artiste....Dommage à suivre
Soul Syndicate au complet, sur une scène française, spécialement pour nous au Ja’Sound, je pense que certain se demandait si c’était bien vrai et bien oui, ce groupe mythique était réunis pour notre plus grand plaisir pour passer plus de deux heures sur scéne seuls et à backer Earl Zero,
Tony Tuff,
Big Youth.
Alors, Leroy « Horsemouth » Wallace, Georges Fullwood et Earl « Chinna » Smith à la guitare, en personne, déjà on est convaincu ;, ils entament un petit set de riddims célèbres : Fade Away, Tonight, Sun is Shining....Et c’est Parti on accueille Earl Zero entre sur “None shall escape”, boom !!! et poursuit avec ses bigs tunes “Please officer” ou “Vision of love”. C’est une bonne prestation roots, Big Up Soul Syndicate...
Tony Tuff, inna rub a dub style, pour les Soul Syndicate encore du grand art, ils enchaînent des titres comme « Nobody like you », « Come fe mash it », « Deliver Me », « Gone Clear » ou « Big dance in town », le show est très appréciè des puristes 70’s,
Tony Tuff est une légende en matière de rub a dub et il nous le démontre à nouveau en 2006.
Big Youth, très attendu, surement à cause de ses prestations très manièrées, souvent très originales qui lui attirent les grâces du public, qui veut définitivement du spectacle. Donc un show époustouflant, plein d’énergie, d’humour et de belles tunes : « Every Nigga is a Star » ou « S90 skank » ainsi que des reprises de « Hit the road Jack » ou de « Jamming » de
Bob Marley.
Bunny Wailer, qui a deserté depuis longtemps les scènes européennes, était à Bagnols sur Cèze, ce 5 août 2006 pour un show grandiose, il entre sur scène et s’adresse au public, lui parle de Jah et entame un « Rastaman Chant » trés long et envoutant, suivi encore d’un discours sur le rastafarisme, puis « Blackheart Man », « Fighting Against Conviction » ou encore « Armagiddeon », et il ne s’empèche pas de faire un bel hommage au dance Hall rappelant que ce style est une des fiertés de la musique jamaïcaine et qu’il a toujours était présent dans son paysage musical, s’ensuit donc « Rule Dancehall », « Don Dada » et « Cool Runnings ». Il nous offrira aussi quelques wicked tunes qui marque un hommage au
Wailers et à
Peter Tosh, pour ne pas oublier les plus importantes « Fire Fire », « Simmer Down », « No Woman No Cry », « Heathen » ou encore « Legalize it ».
Bunny Wailer part sous les ovations du public comblé, après un show très complet et bien mené.
Perfect, qui devait nous offrir sa prestation, avnt
Bunny Wailer cloturera la prestation finalement pour des raisons de retard. Il entre sur scène vers 2 heure du matin et plein de ferveur et d’énergie finit cette quatrième édition en beauté, « Handcart boy », « Amerimaka », « World Trade Center », une longue version de « Grow Your Natty », c’est un plaisir, c’est une prestation remarquable de Perfect, il partage avec le public et nous offre un dynamique « All I’ve Got »et un incontournable « No Badda Me » qui convaint definitivement la foule. Big Up to Perfect !!!!
Cette quatrième édition du Ja’Sound Festival consacre cet évènement au rang des plus grandes manifestations de reggae européennes, mais il reste néammoins des choses à ameliorer pour les festivaliers venus en nombre cette année (environ 20 000 personnes), tant au niveau des sanitaires, que des tickets et bracelets distribués, de la sécurité à l’intérieur et à l’exterieur du site, mais aussi de l’ouverture du site un peu tardive.....
L’organisation reste irreprochable artistiquement cette année , aucune annulation à déplorer et des shows et des horaires plus que raisonnables.
Big Up Tintamart et 21ème Fondation, tous les massifs et addikts présents, à l’année prochaine.....