Dans le cadre des célébrations des 25 ans du Cabaret Sauvage, s’est déroulé du 27 au 30 juillet le Paname Reggae Festival au coeur de l'une des plus belles salles de concert de Paris. En digne successeur du Village Rasta que le Cabaret avait organisé sur plusieurs éditions avant la crise sanitaire, le Paname Reggae Festival accueillait une scène musicale exclusivement reggae avec une line up varié.
Le bal a été ouvert pour la première soirée avec le chanteur de reggae guinéeen Takana Zion, précédé par Charly B et M’Dezoen en première partie. Les deux chanteurs ont entonné quelques chansons de leurs répertoires dont le fameux Black, Green and Gold pour Charly B qui a ainsi bien chauffé la salle. M’Dezoen, que l'on a découvert avec les titres Back to Business ou Soudés voilà quelques mois, a également assuré sa prestation avec beaucoup de talent.
Une voix grave et puissante comme venue des profondeurs de la terre s'est alors fait entendre. Takana Zion est apparu sur scène magnifiquement sapé d’un costume beige. La communauté guinéenne s’était spécialement déplacée pour lui. Entonnant toutes les lyrics avec l’artiste qui a même esquissé quelques pas de danse, l'ambiance était survoltée et la comparaison souvent faite entre Takana et Sizzla pleinement justifiée. Quelques débordements de fans ont même pu être observés ! Tiwony nous a également fait la surprise de sa venue et a ajouté son énergie sans faille au show de Takana. Merci à l’artiste pour une ouverture de festival haute en couleur.
Le lendemain avait lieu le retour en France des jamaïcains Turbulence (en remplacement de Jah Mason initialement programmé) et Richie Spice. Le public parisien a toujours à coeur d’accueillir Turbulence. Son humilité se reflète à travers sa musique. On sent l'importance pour lui de partager ses émotions sur scène au point de le faire ressentir dans sa voix. Il a interprété plusieurs de ses hits qui ont bien évidemment ravi l'audience. Richie Spice aka Mr Brown Skin a ensuite fait son apparition. Son show était très attendu. Il a joué ses classiques qui ont embarqué le public dans une certaine nostalgie. Malgré quelques petits soucis techniques, la ferveur du public est restée bel et bien présente. Nous espérons un retour proche de Richie Spice sur scène et continuer à vibrer aux sons de ses belles mélodies.
Le troisième soir était selon nous le point culminant du festival. Le Paname Reggae Festival a reçu sur scène l'artiste dancehall devenu une véritable icône Elephant Man. Le Cabaret Sauvage était vraiment rempli ce soir-là. Le public parisien s’était déplacé en masse pour voir le showman performer. Un show généreux de 2 heures pendant lesquelles il a passé en revue un répertoire de 50 à 60 sons (Pon di River, Get Low etc), le tout backé par son DJ. Elephant Man et son look atypique ont littéralement retourné le Cabaret Sauvage. Les aficionados de dancehall ont été servis des traditionnels pas de danses et chorégraphies enflammées. Et pour ceux qui voulaient continuer à danser toute la nuit, le Soul Stereo Sound présentait sa Rub A Dub Party #49 après le show d'Energy God, en présence de MC Janik et de Charly Guiding Star.
Pour finir, le Paname Reggae Festival s’est terminé avec une programmation féminine de haute volée : Mo’Kalamity et Queen Ifrica. Après un festival riche en testostérone, quelle belle idée de finir sur une note plus douce mais tout aussi forte. Les deux artistes qui ont performé sont deux grandes dames de reggae music. Une reine et une guerrière. Deux chanteuses de reggae dont l’une vient de Jamaïque et l’autre originaire du Cap Vert. Quand on vous dit que le reggae est universel, elles en sont un bel exemple. Deux propositions très différentes mais tout autant percutantes. Mo’Kalamity et son reggae dansant et très conscient, a dégagé sur scène une force et l’assurance d’une guerrière qui partage un message à son peuple. Notamment avec des titres extraits de son album réalisé avec Sly et Robbie comme Throw Down Your Gun et Cima Vento chanté en portugais, elle a su établir une très belle atmosphère au Cabaret Sauvage. Queen Ifrica est ensuite apparue comme majestueuse. Ce petit bout de femme possède un don avec cette voix puissante et a transmis sa simplicité et son humilité sur scène par la musique. Elle a une relation très particulière avec son public, elle en est très proche et cela en était plus que palpable, même touchant. Au rythme de ses différents hits tels que Welcome Montego Bay ou Times Like These, le public l’a accompagnée lyrics après lyrics entrecoupées de plusieurs pull up. Le point d'orgue de son show a sans conteste eu lieu lors de son interprétation de Daddy, dénonçant la pédophilie. Queen Ifrica a littéralement mis le feu au Cabaret Sauvage pour le dernier soir du Paname Reggae Festival, lequel s'est clôturé avec une nuit de danse proposée par Selecta K-Za & Friends.
Merci au Cabaret Sauvage d’avoir organisé le Paname Reggae Festival. Il était important après cette pandémie de réorganiser ce genre de manifestation. D’une part pour relancer les gros évènements reggae en Île de France mais surtout pour partager à nouveau notre amour pour le reggae en live. Nous attendons avec impatience le line up des prochains évènements reggae !