À l'occasion de la sortie de la première biographie consacrée à Tonton David - Tonton David Le prince des débrouillards (disponible en précommande sur www.lalunesurletoit.com pour le recevoir avant Noël et sa sortie officielle en février), nous vous proposons chaque jour un extrait de l'ouvrage, signé Alexandre Grondeau.
(Extrait du Chapitre 4)
Le blues du racaillemuffin
"La date la plus marquante et la plus symbolique de Tonton David à cette période est sans aucun doute celle effectuée au Reggae Sunsplash en août 1992, en Jamaïque. Elle se fait sans le High Fight Band faute de budget conséquent pour emmener tout le groupe dans la patrie de Bob Marley. Le Reggae Sunsplash est présenté comme le festival de reggae le plus populaire et important au monde. Créé en 1978 à Montego Bay, les plus grands artistes s’y sont produits : Burning Spear, U Roy, le Tuff Gong et les Wailers, Peter Tosh, Gregory Isaacs, John Holt, les Skatalites, Yellowman et Ken Boothe… L’espace d’une semaine, le temps s’arrête dans la localité et des dizaines de milliers d’amateurs de reggae, plus de cent mille sur certaines éditions, envahissent Mo Bay, comme les locaux appellent la ville touristique. Le Bob Marley Center, qui a succédé au Jarrett Park, où se déroulait initialement le festival, est considéré par beaucoup au début des années 1990 comme la terre promise de tout amateur de concert live de reggae.
(...)
David est (...) le premier artiste français solo programmé sur un festival aussi important organisé dans la patrie de Bob Marley, même si une erreur de typographie fait inscrire Tonton Davis et non Tonton David sur les affiches du show. Le tchatcheur français y côtoie Dennis Brown, Culture, Max Romeo, Delroy Wilson, les Heptones, Junior Reid, Michael Rose, Big Youth, et les encore jeunes Chaka Demus & Pliers, Buju Banton, Capleton et Beenie Man, sur un line-up à faire pâlir n’importe quel programmateur de festival dans le monde. Ses groupes anglais préférés, Aswad et Steel Pulse, sont également annoncés sur scène, au même titre que les deejays qu’il écoutait en boucle avec Féfé Typical : Charlie Chaplin, Super Cat, Papa San.
Dès leur arrivée, Junior a retrouvé des contacts sur place pour monter rapidement un groupe capable d’assurer de la meilleure des manières possibles le tour de chant de Tonton David. Le manageur et son chanteur connaissent la réputation du public jamaïcain, le plus exigeant au monde en matière de reggae, et ils sont conscients qu’il va falloir assurer, au moins pour ne pas se prendre des bouteilles et des canettes sur scène (pratique de rejet d’un artiste dont les Jamaïcains sont friands).
Le tchatcheur parisien a donc bien préparé son coup. Il a décidé d’expliquer aux spectateurs, avant chaque morceau, de quoi parle le titre qu’il va interpréter. L’idée est simple et géniale. Le public local, qui ignorait qu’on pouvait aimer, écouter, et encore plus pratiquer le reggae en France, est conquis par ce jeune rasta à la prestance indéniable, et accompagné d’un groupe solide et carré. La prestation live débutée à 21 heures est un succès, même si le public réuni ce soir-là, habitué aux groupes internationaux, n’est pas venu en nombre. Malgré cela, la prestation de David est remarquée. Les organisateurs proposent même au tchatcheur de Champigny de revenir sur scène le lendemain. On lui promet un duo avec un artiste jamaïcain prestigieux. Tonton accepte, évidemment, mais, avant cela, lui et Junior veulent aller prendre du bon temps et découvrir la vie locale et ses spécialités."
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