SUMMERJAM 2010
Le 25 ème anniversaire du plus grand festival reggae européen avait été annoncé en grande pompe dés le début de l'année.
L'affiche se révèlera finalement peu extraordinaire après l'annulation de Shabba Ranks, qu'on peine définitivement à voir en Europe.
L'enthousiasme était tout de même bien présent sur l'immense site de Fuhlinger à Cologne, où des milliers et des milliers de personnes étaient déjà présentes le jeudi.
Nous avons même le droit à un avant-goût jeudi soir avec le sound-system local Young Veteran Hifi ( qui officiera d'ailleurs tous les jours avec la même dizaine de riddims, offrant ainsi un remake d' «Un jour sans fin »; si le but était de nous écoeurer du Hard Times Riddim, il a failli être atteint) .
Avant toute chose, il faut préciser qu'il est physiquement impossible d'être partout.
Le rythme très soutenu des concerts qui s'enchaînent est difficile à tenir, sans même parler de têtes d'affiche qui se produisent en même temps sur les deux scènes ni de toutes les tentations alentours (nombreux stands de souvenirs, de nourriture, voir même de coiffure ... );
Aussi, dans un souci d'éviter l'invention pure et simple, certains concerts ne seront pas ou peu évoqués.
VENDREDI 1 ER JUILLET
(Jah Mason/ Lutan Fyah/Fantan Mojah/Don Carlos/Gentleman/Serani...)
Le coup d'envoi du festival est donné à 15 heures sur l'immense scène principale, la 'Red Stage' avec le talentueux CORNADOOR , chaleureusement accueilli par un public très motivé.
L'artiste allemand interprète quelques titres sur des riddims efficaces 'We Ain't Leaving' sur le Prison Break Riddim ou encore 'Long Road' sur le Every Day Riddim.
A 17 h 40, nous nous retrouvons, sous un magnifique soleil mais une écrasante chaleur, devant la deuxième scène, plus modeste, dite «Green Stage», pour assister à la première prestation jamaïcaine de ce Summerjam: la très prometteuse combinaison JAH MASON/ LUTAN FYAH , backés par les français de Dub Akom.
Lutan Fyah se présente en premier sur scène, avec son 'Never Stop Hail Rastafari' qui met tout le monde d'accord.
Il passe cependant les premières minutes de son show torturé par son turban qui se fait la malle, avant de se résigner à le retirer, découvrant ainsi ses locks pour la première fois devant son public, comme il nous le précise avec émotion.
Le reste de son set inclut d'anciens tubes 'Bits and ¨Pieces' ou 'When we rise it' mais aussi des titres plus récents comme l'énorme 'Blessing' sur le Miracle Riddim ou 'Not a dollar more' sur le Serve and protect interprété par un band on ne peut plus compétent (les mauvaises langues ajouteraient : pour des français) !
L'artiste est plutôt en forme mais la prestation est courte, bien trop courte, il quitte rapidement la scène.
Jah Mason débarque ensuite, avec, comme à l'accoutumée, une entrée sur « Life so joyfull ».
Fire Mason enchaîne les big tunes issus de ses différents albums : «Mi Chalwa», «Farmer Man», «Danger Zone» (sur lequel le band cafouille un peu) , « Lion Look »,ou encore «High Grade» .
La température monte d'un cran avec le sublime «Journey To Life», «Wheat and Tears», et l'inévitable «Princess Gone».
On voit Lutan Fyah sur le côté de la scène, qui a remis son turban et qui a l'air tout près a venir enflammer la scène auprès de son compatriote dans un final de folie qu'on leur connaît bien, mais il n'en sera rien car sur la fin de «Princess Gone », c'est le drame: coupure de courant.
Le présentateur ne peut même pas nous expliquer au micro ce qu'il se passe alors il tente en écrivant au marqueur sur des feuilles ... en allemand.
Une dizaine de minutes passe, et au Summerjam, l'heure c'est l'heure, nous ne reverrons donc malheureusement pas le duo de choc pour un final tant espéré, grosse déception.
Nous n'avons cependant pas le temps de nous apitoyer sur notre sort, le changement de matériel est déjà en train de s'opérer et le House of Riddim Band qui accompagne FANTAN MOJAH s'installe.
Un invité surprise arrive , pieds nus et tout sourire: c'est Zareb, précédemment connu sous le nom de Mr Flash et fidèle compère de Fantan. Il enchaîne deux ou trois titres dont 'Burn dem red' avant d'entamer le refrain du fameux featuring 'Rastafari is the ruler' sur le Jah Glory Riddim, Fantan Mojah intervient sur le couplet depuis les coulisses, et provoque d'ores et déjà une grosse réaction dans le public !
Zareb s'efface et on acceuille Owen Moncrieffe aka Fantan Mojah qui nous offre une prestation énergique parsemée de big tunes : «Corruption», «Kill & Go Round» sur l'indémodable La La Bella Riddim, l'énorme «Tell Lie pon Rasta» (produit par Maximum Sound et figurant sur l'album Stronger qui remonte à près de deux ans déjà!), «Murderer» sur l'excellent Rebellion Riddim, «Dem Can't stop the time ».
On sent la fin arriver quand l'artiste entame «Hail the King» , poursuit avec «Hungry» et finit par « Thanks and praise » sur le mythique Season riddim.
On s'interroge sur le comportement quelque peu étrange de l'artiste par moments, comme ce passage très mystérieux où il s'adresse aux hommes aimant les « pum pum » en plein milieu du titre 'Hail the King' (?!) ou encore quand il fait monter un couple sur la scène et qu'il harcèle littéralement la fille pour qu'elle embrasse plus langoureusement son homme.
Son rappel laisse lui aussi un peu perplexe : il nous quitte sur l'instrumental de 'Poker Face' Lady Gaga qui fait l'effet d'un cheveu sur la soupe.
Autrement, la prestation de Fantan Mojah fut irréprochable, les oreilles se délectant avec plaisir de sa fameuse voix éraillée , toujours parfaitement maîtrisée, et son énergie se révélant très communicative.
Après une petite pause, nous accueillons à 20h50 l'un des fondateurs du célèbre groupe Black Uhuru , DON CARLOS, accompagné du non moins fameux Dub Vision Band.
Il se produit avec une classe qui lui est propre pendant prés d'une heure et demie, entrecoupée de discours simples et positifs.
Il chante, d'une voix toujours aussi belle et limpide, ses plus gros tunes sur des riddims éternels comme 'Johnny Big Mouth' sur le Drifter, son interprétation de 'Satta Massa Gana' de The Abyssinians, 'Ride On Christine' , 'Movin',ou encore le surpuissant 'Young Girl'.
Les hits de Black Uhuru sont bien évidemment au rendez-vous : 'General penitent', 'Guess who's coming to dinner' et l'incontournable 'Sensimilia'.
Le show touche à sa fin lorsque Don Carlos entame le morceau 'Time' devant un public totalement conquis.
Le rappel donnera droit à 'Rude Boy' , un extrait de son dernier album Changes , ainsi qu'à 'Just A Passing Glance'.
A peine remis de l'envoûtante prestation du jamaïcain, un choix s'impose: Inner Circle vont se produire dans quelques minutes sur cette scène verte, tandis que Gentleman officiera de l'autre côté sur la grande scène.
La grande majorité du public du Summerjam couvrira une surface impressionante devant la Red Stage pour supporter l'artiste allemand qui, rappelons le, joue à domicile.
GENTLEMAN, une fois n'est pas coutume, présente un show carré, professionnel et toujours renouvelé, accompagné de The Evolution Band (version revue et corrigée du fameux Far East) et de ses deux choristes.
Il présente beaucoup de titres de son dernier album Diversity, dont 'To the Top' en duo avec le singjay jamaïcain Christopher Martin qui, surprise, le rejoint sur scène !
Autrement, les très attendus 'Serenity', 'Superior' et 'Runaway' seront de la partie.
Le final se fera sur 'Intoxication' devant un public qui supporte son artiste avec toujours autant de ferveur.
Entre deux aller-retours, on a l'occasion d'assister de l'autre côté à quelques bribes du show des Inner Circle,
notamment 'Tenement Yard' , prestation à première vue intéressante, mais l'ombre de Jacob Miller plane cruellement, et le manque qui l'accompagne également.
On entend aussi au passage 'Sweat (a la la long) ' et on s'enthousiasme au loin sur le titre qui clôt leur prestation 'Bad Boys'.
Les concerts sont terminés pour aujourd'hui, mais la fête continue du côté de la DANCEHALL ARENA !
Le temps de se débarbouiller un peu et nous voici dans ce qu'on appelle la 'tente des sound systems » qui, en fait de tente, est plutôt un immense hangar, où règne une étouffante chaleur.
Nous arrivons malheureusement (?) trop tard pour assister au set du français Dj Mike One, dont la présence même est incompréhensible, au regard de ce qu'il apporte (pardon, de ce qu'il n'apporte pas !) au milieu des sound-systems en France.
Nous avons par la même occasion raté Lord Kossity, le deuxième ambassadeur hexagonal, mais nous avons ouïe dire que ce ne fut point catastrophique, tant mieux.
C'est les allemands de Kingstone Sound qui jouent à notre arrivée, un set honnête de news dancehall.
Les danseuses locales sont à l'honneur, mais pas seulement, et on reconnaît facilement la française AmZone qui fera un passage très réussi sur scène !
A 2heures30, nous accueillons l'artiste dancehall SERANI, et les doutes de certains seront confirmés : celui-ci est , inéxorablement, un artiste de studio.
On a beau avoir à son actif des gros hits comme 'Study People' , 'She loves me' , 'Stinkin Rich', ou, mieux encore, le planétaire 'No Games', le résultat est le même : s'égosiller péniblement dans un micro ne mène nulle part.
Ecouter Serani se produire en live fut une épreuve très désagréable, et on peine vraiment à reconnaître la voix qu'on admirait sur CD (ou mp3, c'est selon).
On craint le pire quand les premières notes de 'No Games' commencent,
car le refrain à la base plutôt mélodieux risque de faire très mal aux oreilles ,
mais Serani a trouvé la solution : il ne le chante tout simplement pas, laissant le public le faire à sa place. Il ne prononcera donc pas un seul 'Ga-a-ames', passage clé du hit ...
Si Serani tient à massacrer ses propres chansons c'est son droit, mais c'est moins sympa de le faire sur celles des copains, et quand l'artiste reprend 'I am Blessed' de Mr Vegas, cela relève du crime musical.
Serani reste tout de même un ambianceur et invite tout le monde , même son selecta un peu gauche, à y aller de son petit pas de danse sur «Skip to My Lou».
Le reste de la soirée se poursuivra avec le même sound jusque tard dans la nuit, avec une fin plus posée à grand renfort de classiques du reggae signés Dennis Brown ou Gregory Isaacs.
SAMEDI 3 JUILLET
(TOK, CAPLETON, NAS AND DAMIAN MARLEY, MR VEGAS ...)
Les émotions et la fatigue de la veille se bousculent encore , mais il fallait être frais et dispo pour affronter cette deuxième journée de festival au programme chargé!
A 14 heures, Rootz underground assurent un show énergique sur la grande scène.
Ils seront suivis du groupe français Danakil ainsi que General Levy.
Les Danakil ont du talent, il faut simplement être fan.
Pour notre part, nous en profitons pour aller nous promener , et ne regrettons pas, nous non plus, notre choix quand nous entendons au loin le groupe jouer leur reprise douteuse d'Edith Piaf 'Je ne regrette rien' .
En fin d'après-midi, l'actualité sportive et l'euphorie qui l'accompagne sont présentes aux quatre coins du festival: l'Allemagne vient de battre l'Argentine en ¼ de finale de la Coupe du Monde de Football.
D'ailleurs, il faut préciser que l'organisation du Summerjam s'y était préparé et n'avait pas lésiné sur les moyens: la Dancehall Arena, équipée d'un écran géant, acceuillait les supporters en journée et diffusait les matchs de la Coupe du Monde.
La grande place en dehors du festival près des campements (souvenez-vous, celle où joue le sound aux 10 riddims...) était elle aussi équipée d'un écran géant prévu à cet effet.
Il faut cependant bien se remettre dans le bain,
et nous avons rendez-vous à 18h20 avec TURBULENCE & LUCIANO, qui remplacent Tony Rebel et Queen Ifrica, dont l'annulation a été annoncée il y a une dizaine de jours.
Turbulence, qui ne s'attarde apparemment que rarement, jouera à tout casser 20 minutes, nous n'assistons donc qu'aux dernières minutes de son passage, et c'est sans surprise sur 'Notorious' qu'il nous quitte.
Luciano offrira un concert carré comme toujours, même si on le sent un peu fatigué, et ses big tunes font plaisir à entendre et ré-entendre, mais ça ne suffit pas.
Déception donc, on regrette l'incroyable dynamisme et le talent de Queen Ifrica et la bonne humeur de son mentor Tony Rebel, qui manquent à cette édition du Summerjam.
Doit suivre Julian Marley, mais danser ou dormir il faut choisir: nous changeons donc de scène pour aller applaudir le groupe T.O.K.
Un peu après 20 heures, I've Got A Feeling des Black Eyed Peas retentit en guise d'introduction, et les 4 jamaïcains, portant le maillot de football de l'équipe allemande, font une entrée survoltée sur 'Fire Fire'.
Ils enchaînent avec une pluie de big tunes sur les plus grands riddims dancehall des années 2000 qui se rappellent à notre bon souvenir: 'Money to burn' , 'Galang Gal'', 'Gyal You a lead', 'She's Hot', 'Unknow Language', 'Solid as a rock' et bien d'autres, on ne peut ainsi pas contester la place meritée des 4 jeunes hommes dans le milieu dancehall.
Ils nous gratifient d'un irrésistible medley composé 'Shake Your Bam bam' , 'Murda' et 'Hardcore Lover' qui fait son petit effet !
Ils évoquent la victoire de l'Allemagne et la façon dont cette dernière a fait fuir l'adversaire avant de jouer le bien approprié 'Run Away' : pull up obligatoire.
Du côté des nouveautés, on souligne l'ajout dans leur set du tune 'Good Like Gold' sur l'effrayant Bad People Riddim de cette année, excellement interpreté par les musiciens, ainsi que de 'See you again', hommage récent à des parents ainsi qu'à Oneil Edwards des Voicemail.
Alex, Flexx, Craig-T et Bay-C termineront sur 'Footprints' en ayant accompli leur mission: faire chanter, danser, et suer le public.
On abandonne la scène en renonçant à SOJA pour re-déménager de l'autre côté et aller attendre l'arrivée de CAPLETON.
21 heures 40, Jah Tunder vient ouvrir le bal avec le seul et unique son qu'il nous chante à chacune de ses apparitions, inlassablement, année après année : 'Fire' sur le Martial Arts riddim.
L'excuse du big tune est accordée, mais il faudra peut-être penser à se renouveler un jour.
Capleton débarque ensuite, majesteux, dans un de ses ensembles dont il a le secret, et fait son entrée bien connue sur le combo 'That Day Will Come' / 'Jah Jah City' .
Il poursuit avec 'Jamdown' et son titre sur Obama 'People want change'.
Le dancehall segment qui s'en suit est enflammé avec entre autres 'Fire Time' , 'Consuming', 'Slew Dem', 'Or Wha' et le récent 'Stage Show' sur le Catalog riddim de Di Genius qui rend le public complètement hystérique !
Le rappel sera lui aussi assez long et tout simplement délicieux pour nos oreilles: 'Can't sleep ah night' , 'Why do the eden reign' , 'Chalice' ou encore 'Baby Don't cry no more'.
Celui qu'on appelle The Prophet, et qui est venu nous présenter son nouvel album 'I-ternal Fire', est en forme !
Les pull up systématiques qui finissent par devenir agaçants semblent être restés aux vestiaires, tout comme les sorties de scène intempestives de l'artiste.
Capleton n'est donc pas passé au Summerjam en coup de vent, il a pris son temps et offert un show de qualité!
A 23h30 en ce samedi soir, il est encore temps de faire un choix: alors que LE concert de ce Summerjam va se jouer sur la grande scène, Mr Vegas donnera le meilleur de lui-même sur l'autre scène.
La majorité du public sacrifiera sans hésitation Mr Vegas pour assister au concert le plus bondé du festival: Nas et Damian Marley.
Le temps d'entendre leur entrée sur 'As We Enter' (évidemment), et nous nous en allons pour notre part du côté de la Green Stage , ne résistant pas à l'envie de supporter Mr Vegas.
(Là, c'est peut être le moment où vous m'insultez intérieurement, regrettant d'être arrivé jusqu'ici pour apprendre que vous n'en saurez pas plus sur le passage de ces pointures, mais la lecture n'était-elle pas tout de même agréable? Allez, faites pas la tête, poursuivez donc... )
Nous acceuillons donc à 23h35 un Mr Vegas qui se révélera déchainé.
La configuration est particulière : un band - le Thugz Band,-, une choriste, mais aussi un Selecta, qui commence par nous balancer des classiques comme le Movie Star ou Dawn Penn.
Mr Vegas fait son entrée, en costume gris, avec l'énergique 'Go Up', le ton est ainsi donné.
Il enchaine immédiatement avec un entraînant 'Sucky Ducky' et 'Hands Up'.
Sur 'Hot Fuck', une danseuse qu'il a lui-même importée nous fait une furieuse démonstration, le batteur vient même s'en mêler!
La session des dancing tunes est donc ouverte: 'Daggerin', 'Tek Weh Yuself', 'Raging Bull', ' Gallis' ...
Mr Vegas tombe la chemise, qu'il avait trempée dés les premières minutes, découvrant ainsi sa plastique bien entretenue.
L'hommage à Michael Jackson arrive vite, avec un sosie qui s'attardera un peu trop, avec un play back de 'The Way you make me feel' et 'Billie Jean'.
On repart ensuite de plus belle avec Mr Vegas pour 'Nuh fren from dem' et un 'I am Blessed' qui soulève le public.
Le show, pendant lequel Mr Vegas revêtira une veste aux couleurs de l'Allemagne, et nous remerciera d'avoir choisi sa scène, prendra fin après 1 heure du matin.
L'artiste conserve une énergie incroyable. C'est un showman, tout simplement, nul besoin de s'étaler.
C'est encore épuisés par le passage de Mr Vegas qu'on arrive vers 2h30 devant la Dancehall Arena, qui devait acceuilir David Rodigan à partir de 2 heures.
Il se trouve que celui-ci à déjà plié bagage, nous l'avons donc raté.
C'est les allemands de Sentinel qui jouent, dans une Dancehall Arena surpeuplée d'où émane une chaleur insupportable.
Tant pis, nous capitulons pour ce soir, retour au campement.
DIMANCHE 4 JUILLET
(Machel Montano, Midnite, Toots and the Maytals ...)
Notre journée commencera tard, avec le concert du trinidadien MACHEL MONTANO à 17h40.
Les drapeaux de Trinidad sont de sortie, et même le présentateur venu annoncer l'artiste en sort un tout froissé de sa poche pour annoncer lui aussi la couleur.
Machel Montano se produit avec une énergie maîtrisée pour 1heure et demie de soca très éprouvante!
Il est rapidement rejoint par la chanteuse Patrice Roberts pour quelques titres dont 'Tempa Wine'.
Il nous fait danser, sauter (à l'image de ses danseurs chaussés de ressorts!), courir à droite, à gauche, faire des rondes, et le public joue le jeu avec plaisir.
Le groupe MIDNITE, qui passe juste après, fait l'effet d'une douche froide.
Il n'était peut être pas très judicieux de les faire passer juste après l'agitation trinidadienne, quoi qu'il en soit, malgré le talent et les musiciens au top, ça ne prendra pas.
Le rendez-vous est fixé à 21h30 pour le grand final, avec Toots, le fameux inventeur du mot reggae, et The Maytals.
Un très bon concert de clôture d'1h30, durant lequel nous pouvons apprécier leurs plus grands titres, passant du ska au reggae: 'Tough Time', 'Sweet and Dandy' , 'Reggae Got Soul' ou le mythique original de 'Bam Bam'.
La fin est annoncé avec un frénétique '54-46 was my number' sur lequel Toots Hibert jouera longuement avec le public.
Au même moment, le feu d'artifice de clôture du festival éclate, rendant le cadre tout simplement magique.
Le présentateur vient nous dire quelques mots de remerciement et pousse même la chansonnette sur One Love.
Ainsi se termine cette édition, qui, il est vrai, n'avait au fond rien de sensationel, mais le sérieux de l'organisation très carrée et la qualité des shows proposés font que le Summerjam reste LE festival incontournable en Europe.