Reggae français 1
À l'occasion de la sortie de la première biographie consacrée à Tonton David - Tonton David Le prince des débrouillards (disponible uniquement sur www.lalunesurletoit.com avant sa sortie officielle en février), nous vous proposons chaque jour un extrait de l'ouvrage, signé Alexandre Grondeau. Pour être assuré.e de recevoir votre exemplaire avant Noël, commandez-le avant vendredi 20 décembre.
Extrait du Chapitre 13
Indépendance et autonomie
" Manu accepte de présenter un premier groupe à David qui vient rapidement assister à une répétition avec des musiciens du coin. L’audition ne marche pas du tout. Tonton est exigeant et il est clair avec Manu, les gars qu’il lui a présentés ne feront pas l’affaire. Manu parle alors au chanteur du collectif Colocks, qu’il a monté notamment avec le guitariste Kubix, le batteur Omaley et le percussionniste Nicodrum. Un rendez-vous est pris à Villejuif où le groupe répète. Les musiciens ont appris la mésaventure du groupe précédent et ils ont mis toutes les chances de leur côté en connaissant les titres sur le bout des doigts. David arrive à l’heure et ils sont prêts à lui jouer l’ensemble de son répertoire comme jamais il ne l’a entendu, mais au bout du premier morceau David s’éclipse et disparaît. Il en a assez vu, il apprécie le groove de ses jeunes musiciens et valide le projet. Il va reprendre la route avec eux. Reste juste à régler quelques détails afin que tout se passe comme il le souhaite.
(…)
La première tournée commune peut commencer. Il a fallu trouver un camion, faire des répétitions, sans le chanteur qui ne vient jamais voir comment les choses se mettent en place, ou si peu. Une des seules fois où il est passé voir l’avancement et la préparation de son tour de chant, il s’est fait prendre la tête, gentiment mais longuement, par une de ses fans d’un certain âge qui, l’ayant reconnu, voulait absolument un autographe. Manque de chance, Tonton n’a pas de stylo, et il n’en trouve nulle part. La discussion est à mourir de rire, David s’excuse mille fois, la femme lui répond en faisant les gros yeux et en faisant mine de lui en vouloir. Cela illustre bien la gentillesse innée de David et la bienveillance que le grand public lui porte toujours.
L’ouverture de la tournée aura lieu dans la douce localité de Cléon, près de Rouen. David monte sur scène et il est en grande forme. Pour lui, le live est un moment de lâcher prise, une véritable soupape de décontraction. Ce soir-là, Tonton a la tchatche comme jamais, il raconte de nouvelles histoires à des spectateurs venus l’écouter autant pour ses chansons que pour les histoires et les blagues qu’il raconte. Depuis longtemps maintenant, le public du chanteur n’est plus un public spécialisé reggae roots. Les gens viennent voir l’artiste qu’ils ont vu à la télévision et dont ils apprécient la personnalité. Ils sont rarement déçus, car en plus d’un répertoire et d’un tour de chant de qualité, Tonton David est drôle sur scène. Il ne se prend pas au sérieux, même s’il prend sa musique très au sérieux. Il possède un rapport aux autres très spécial. Socialement, il est doué et en live il se transforme en véritable showman. À chaque fois qu’il prend la parole, il a gagné. C’est rare.
Vocalement, David est très bon ce soir-là, le chant est maîtrisé, les morceaux font mouche. Le public est à nouveau électrisé. La France populaire, celle de la foire à la saucisse comme le chanteur la décrit souvent, retrouve son Tonton. Elle ne le lâchera finalement jamais. Vidda, lui, retrouve le moral comme il retrouve des troupes fiables et acquises à sa cause. Le chanteur y croit à nouveau. La machine à tubes peut repartir… "
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