VICTOIRES DU REGGAE 2017 : RESULTATS
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VICTOIRES DU REGGAE 2017 : RESULTATS

L'heure du verdict a sonné ! Cette année, les VICTOIRES DU REGGAE (réalisés sous contrôle d'huissier) ont battu un nouveau record puisque vous avez été 15628 à voter pour vos artistes préférés de l'année 2016, renforçant encore plus un évènement créé il y a plus de dix ans en réaction au boycott du reggae par les Victoires de la musique. Nous tenons comme chaque année à vous remercier pour votre participation. Saluons également avec ferveur tous les artistes nommés dans chaque catégorie qui n'ont pas hésité à mobiliser leur fan base !

Nous remercions tous nos autres partenaires, toujours plus nombreux chaque année, qui élaborent la sélection avec nous, continuent de nous suivre et de nous soutenir à l'occasion de cette opération. Tous représentent une majeure partie des activistes et militants du mouvement reggae en France et nous les remercions, une fois encore, de leur fidélité sans faille.

On big up les magazines, sites et radios partenaires suivants :
Reggae Vibes
La Sélection Reggae (Mouv')
Culture Dub (site internet et radio - Poitou-Charrente)
Studio One L'Emission (site internet et radio - Languedoc-Roussillon & PACA)
Reggaesudouest.com

Selecta Kza.net
La Grosse Radio
Reggae-Promo.com

France Guyane Musique
Rootsandculture.net
Rootsblogreggae.com
Yanaclip-tv.com 

Aux Armes (Rhônes-Alpes)
Big Faya Show (Paris)
Dawastation (Champagne-Ardenne)
Get Up Radio Show (Pays de Loire)
InTheMood.tv
Irie Corner (Aquitaine)
Irie Station (Limoges)
Karément Roots (PACA)
Kartier Reggae (Réunion) 

Jamaikan sessions (Réunion)
Inity-I-Station (Réunion)

Oldies Sessions
(Réunion)
Reggae Unity Web Station (Réunion)

Top Ten
(Réunion)
Womanity Soul Station 100% Sisters
(Réunion)
Listen My Soul
(Paris)
Made in Africa (PACA)
Mix Ray Sound (Marseille)
Ok Fred (Alsace)
Positive Vibration Time (Paris)
Radio Monte Le Son (Languedoc-Roussillon)
Racines Musicales (Québec)
Shake the Town  (Paris)
Lion Freecaency (Normandie)
Natural Mystic  (Nord)
Ready pour le Show (Picardie)
Reggae Connection (Côte d'Armor)
Reggae Mix Station
Reggae Stories (Centre)
Reggae Sunsplash (Auvergne)

Riddim (Franche-Comté)
Roots Rock Reggae (Rhône Alpes)
Roots'Secours (Picardie)
Run the Track (Nord)
Shashamane (Tahiti)
Stand Firm (Rhônes-Alpes)
Studio Roots (Bretagne)
Time Will Tell (Bretagne)
Vibes (Paris)


Place aux résultats, avec pour chacun des gagnants la reprise de la chronique ou d'un article paru dans nos colonnes.
Les internautes gagnants d'albums ont été ou seront contactés par mail dans les jours qui suivent. Nous remercions d'ailleurs tous les labels partenaires, dont le soutien nous permet de vous offrir de beaux cadeaux à l'occasion de votre participation.

Merci à tous et on ne le répètera jamais assez : continuez de soutenir vos artistes en achetant leurs albums et en allant les voir en live !

And the winner is…


ALBUM / EP ROOTS DE L'ANNÉE
1. Clinton Fearon - This Morning
2. Max Romeo - Horror Zone
3. Harrison Stafford - One Dance





Chronique du 07/10/16 - Auteur(s) : Ju-Lion
Ce matin, Clinton Fearon s'est levé avec une chanson dans la tête. Ça doit lui arriver à Clinton ce genre d'illuminations matinales, lui qui dit être particulièrement inspiré par l'océan, la nature et les gens qui l'entourent à Seattle où il réside depuis de nombreuses années maintenant. Il en est la preuve  : pas besoin d'être en Jamaïque pour faire du bon reggae roots.
Ce nouvel album reflète l'environnement dans lequel il vit. Pas étonnant donc que les brutalités policières infligées à répétition à la communauté noire aux US soient abordées dans No Justice. Logique que Clinton défende les plus démunis face aux grands de ce monde en prônant la liberté d'expression (Speak Your Mind) ou en envoyant des messages d'espoir (Don't Be Afraid).
Le Jamaïcain exilé au pays de l'Oncle de Sam affirme son engagement avec des mots simples pourtant emplis de poésie comme à son habitude. Pas de longs discours, les onomatopées ponctuent sa narration sans l'altérer et la part belle est faîte aux instruments qui se distinguent tous séparément et forment pourtant un tout solidement homogène. Sans donner l'impression d'être superposée, la voix s'y intègre d'ailleurs comme un instrument supplémentaire à l'image du sublime Wi a One où le chant grave imprime le rythme tel une percussion. Spécialiste de la basse, Fearon joue toutefois de tout sur cet album, et avec brio  ! La plupart des morceaux s'avèrent plus colorés que ses précédentes compositions. On croirait même presque à un titre afrobeat quand les cocottes et la batterie impriment l'intro de Doctor Say. Pas la peine d'en dire des tonnes sur le solaire Turn up the Music  ; tout est dans le titre. Une pointe de mélancolie et de blues se fait tout de même sentir sur Again aux harmonies plaintives à la Israel Vibration. Waiting est sans doute le morceau le plus touchant, celui où l'âme de Clinton Fearon se dévoile le plus avec cet étonnant falsetto si habilement marié à la guitare sèche.
Aucun bémol à signaler sur cet album si ce n'est qu'il ne parvient peut-être pas à surpasser la qualité du précédent Goodness. Clinton Fearon nous avait habitués à faire toujours mieux, cette fois il se contente de faire aussi bien. C'est déjà beaucoup ! Comme à chaque nouvelle production, le Jamaïcain prouve que le roots ne mourra jamais. En tout cas, tant que des musiciens comme lui seront sur terre...

ALBUM / EP NEW ROOTS DE L'ANNÉE
1. Alborosie - Freedom & Fyah
2. Gentleman & Ky-Mani Marley - Conversations
3. Stephen Marley - The Revelation Part II




Chronique du 08/06/16 - Auteur(s) : Ju-Lion
Les fans de reggae modernes sont systématiquement en alerte lorsqu'un nouvel opus d'Alborosie est annoncé ; et pour cause, l'Italien installé en Jamaïque depuis une vingtaine d'années s'est toujours appliqué à produire de la musique de grande qualité. Ce Freedom & Fyah n'échappe pas à la règle. Très uniforme et fidèle à l'univers d'Albo, il s'ouvre tout de même à de nouveaux décors comme le dubstep ou le dancehall et offre une fois de plus une tracklist quasiment irréprochable.
On sent que le reggae a évolué, Major Lazer est passé par là et Alborosie surfe sur la vague. Pour preuve, le ganja tune Fly 420 où des thèmes bass music s'incrustent naturellement sur le son très rub a dub du chanteur et producteur. Puppa Albo a une fois de plus tout fait tout seul, ou presque, sur cet album. Auteur, compositeur et producteur de la quasi-totalité des titres, c'est aussi lui qui enfourche la basse, s'assoit derrière les fûts et caresse la guitare sur l'ensemble de ces douze nouveaux tracks.
C'est pourtant la première fois qu'il fait appel à des producteurs extérieurs pour un de ses albums. Winta James – qui tenait les manettes du terrible Ancient Future de Protoje – vient notamment en renfort, tout comme les Français de Flash Hit Records sur le très réussi Strolling en featuring avec Protoje justement. La passion de l'Italien pour la musique jamaïcaine vintage s'exprime toujours avec autant de subtilité et prend tout son sens sur Everything où le deejay vétéran Puppa Avril ride à ses côtés un riddim de toute beauté interprété par les Roots Radics. Puppa Albo nous a d'ailleurs confié dans une interview qu'un album entier avec le backing band légendaire verrait le jour plus tard dans l'année (!!!).
Les invités de ce nouvel effort sont triés sur le volet et même s'il on est un peu déçus par l'intervention de Ky-Mani Marley sur le lover Life To Me, on découvre avec plaisir une de ces voix inconnues qu'Alborosie aime à dénicher. Cette fois il s'agit de Sugus qui n'est autre que la grand-mère de la compagne de l'artiste. Âgée d'environ 70 ans, elle possède pourtant un ton juvénile et androgyne surprenant qui prend toute sa dimension sur Zion Youth. Un morceau où Albo glisse d'ailleurs un petit clin d'œil à Buju Banton qu'il se permet d'imiter brièvement, rappelant par là-même que ses cordes vocales lui permettent aussi de gronder comme les stars jamaïcaines qu'il affectionne tant.
La culture yardie est encore très présente dans l'univers d'Alborosie et les références au ghetto, à la pauvreté, à la violence parfois et à la chaleur caribéenne sont légions. Le chanteur semble toujours préoccupé par les difficultés auxquelles son entourage fait face et témoigne de son soutien avec Cry dans lequel il affirme pleurer tous les jours pour ceux qui souffrent en Jamaïque et partout dans le monde. 
Le feu brûle toujours autant à l'intérieur d'Alborosie. L'Italien n'a pas perdu sa créativité et semble capable de fabriquer des big tunes indéfiniment en suivant presque à chaque fois la même recette : une voix rauque sur des riddims lourds et chaloupants, recyclant la puissance du dub des années 70, l'énergie du rub a dub des années 80 et l'agressivité du new roots des années 90. Pourtant, Alborosie est bien ancré dans les années 2000 et c'est là toute sa force.


ALBUM / EP REGGAE WORLD DE L'ANNÉE
1. Patrice - Life's Blood
2. SOJA - SOJA Live in Virginia
3. Flavia Coelho - Sonho Real




Le phénomène allemand n'a pas perdu de son talent. Avec Life's Blood, Patrice signe un album toujours plus pop teinté de multiples influences. L'Afrique bien sûr, mais la Jamaïque aussi avec ce phrasé qu'il adopte et qui séduit toujours autant. Patrice est d'ailleurs allé sur l'île du reggae pour tourner le clip de Burning Bridges, l'un des titres les plus percutants de cet opus au son particulièrement soigné. Il s'offre également un featuring avec le phénomène pop yardie OMI. La voix aiguë et nasillarde de Patrice a encore frappé juste !

ALBUM / EP REGGAE REVIVAL DE L'ANNÉE
1. Protoje - Royalty Free
2. Jah 9 - 9
3. Raging Fyah - Everlasting




Chronique du 15/09/16 - Auteur(s) : Sissy
Quelques jours avant l’été, Protoje offrait gratuitement son nouveau projet, l’EP Royalty Free. L’artiste ne faisant décidément rien comme les autres, il s’agissait de la Side B, et la numérotation des titres commençait à 6. Toujours aucune trace cependant des cinq premiers titres, mais le projet de qualité méritait tout de même qu’on y prête une oreille plus qu’attentive. 
Protoje utilise une nouvelle fois la même recette : il fait du neuf avec du vieux pour un résultat moderne et aux influences variées. Le hip-hop est toujours très présent, dans son phrasé comme dans ses riddims, et les samples ne manquent pas : Dennis Brown, John Holt ou même les Blood Sisters avec leur reprise du classique d’Anita Ward, Ring My Bell. 
Le premier extrait dévoilé, Can’t Feel No Way, est définitivement un des temps forts de l’EP, tout comme l’excellent Flight Plans. Sandra Foster, hommage à la Miss Jamaïque 1991, ou Used To Be My Life, produit par Winta James, convaincrons également mais dans un autre registre inspiré des classiques R&B américains d’un autre temps.   
Royalty Free est un concentré de belle énergie et fait résonner le son unique du Jamaïcain. De quoi patienter en attendant son nouvel album, annoncé pour avril 2017.


ALBUM / EP DANCEHALL DE L'ANNÉE
1. Skarra Mucci - Dancehall President
2. Daddy Mory - Travail d'Artiste
3. Elephant Man - Bogle Move




Chronique du 25/05/16 - Auteur(s) : Robzou
Cela fait déjà longtemps que Skarra Mucci se fait appeler le Dancehall President, mais il aura fallu attendre 2016 pour que le Jamaïcain donne ce titre à un de ses albums. Un album qui confirme que ce surnom est amplement mérité  !
Sur une tracklist plutôt éclectique, le "Lyrics Millionnaire" fait preuve d'une aisance déconcertante dans tous les styles et sur tous les terrains. Les 15 titres de l’album ont pourtant tous le même objectif  : faire bouger les massives que ce soit dans leur salon ou en concert. On retrouve des tunes dancehall très modernes comme Showtime, posé sur une adaptation vitaminée du Confucius des Skatalites, ou encore   l'éponyme Dancehall President qui donnent la couleur principale de l'album même si d'autres univers sont explorés. Rub a dub (l'excellent Number One), hip-hop (le ganja tune Higher Than High sur le Wuteng Riddim) ou même pop (The Song featuring Willy William), tout y passe et Skarra s'en sort à merveille à tous les coups. Quelques autres featurings détonants amènent également leur lot de diversité. Le président a convoqué de nombreux artistes talentueux dans son ministère  : le Gambien Mandinka se pose sur deux tunes, notre Yaniss Odua national s'illustre avec efficacité et sincérité sur Raggamuffin School et les légendes Horace Andy et Beenie Man restent fidèles à leurs styles de prédilection sur le stepper It's For Real et le dancehall très yardie Sunlight. Skarra Mucci ne manque pas de laisser s'exprimer ses vibes piochées dans l'ancienne école dont il est issu lui-même sur des titres comme Turn It Up Loud où l'on croirait entendre Shaggy. Il nous rappelle aussi qu'il est particulièrement à l'aise sur des rythmiques plus modernes, à l'image du dubstep Handz Ina Di Air posé sur le World War III Riddim d'Irie Ites.
Skarra joue là où on l'attendait, mais avec tellement de réussite qu'on ne peut lui en vouloir. On en redemande même ! Avec des lyrics très tournés vers la fête et les sound systems, il livre un opus tout frais où son humour et sa bonne humeur ne manquent pas de s'exprimer. Un très beau projet qui vaut le détour. Les fans de reggae ont trouvé leur candidat idéal pour les prochaines présidentielles  ! Big up Undisputed Records !



ALBUM / EP REGGAE FRANÇAIS DE L'ANNÉE
1. Dub Inc - So What
2. Danakil - La rue raisonne
3. Taïro - Reggae français




Chronique du 16/09/16 - Auteur(s) : LN & Sacha
C’est parti pour une rentrée 2016 haute en couleurs en termes de sorties reggae français ! Les stéphanois Dub Inc ouvrent le bal avec leur sixième album studio qui risque de faire date. Dub Inc - encore et toujours habité par une conscience sociale et politique sans tabou, défendant avant tout l’humanité dans un monde de plus en plus en proie aux conflits de toute sorte - pose la question dans le titre de l’album ainsi que dans son artwork subtilement travaillé: So What ? Que fait-on à présent face à ce monde de plus en plus violent, raciste et injuste ?
Les musiciens répondent avec un talent intacte, sur des riddims innovants mêlant un reggae   typique du groupe (Comme de l’or, Rise Up), à la mouvance new rub a dub, teinté de vibrations électroniques (Triste époque), de quelques envolées dubstep, hip-hop et dancehall (Ragga Bizness). Telle est la recette du renouvellement du combo, qui écume les scènes du monde entier depuis de nombreuses années, se nourrissant de toutes les influences musicales croisées sur son chemin. Entre projection constructive vers l’avenir et constat implacable pour le présent, les paroles conscientes du groupe sont servies à chaque morceau par des compositions savamment orchestrées prouvant ainsi, s’il le fallait encore, les qualités de production du groupe.
Les chanteurs Komlan et Bouchkour se veulent plus complices que jamais. Ils déploient un optimisme solaire et nécessaire sur Grand périple qui ouvre l’opus. Exil et No Matter Where You Come From touchent fort et juste sur des thèmes chers au groupe : le déracinement et le vivre ensemble, également abordés sur Triste époque - écrit en réaction aux évènements du 13 novembre et rappelant l’actualité brûlante.
Sur Maché Bécif, Bouchkour s’adresse aux gens qui veulent imposer leurs idées, qu’elles soient religieuses ou politiques. Rise Up - dont le texte est à double lecture - est magnifiquement posé sur un gros riddim rockers empreint de touches dub bien senties. Les jumeaux italiens de Mellow Mood (que le groupe avait fait découvrir au public français en les programmant en première partie de leur tournée il y a quelques années) viennent apporter leur soutien sur Justice, dénonçant les abus de pouvoir des forces de l’ordre partout sur le globe. Et c’est avec Naâman que Dub Inc livre un explosif Don’t be a Victim, où le trio chante à l’unisson "I’m a rebel !". Erreurs du passé est beaucoup plus introspectif, tout comme Love is the Meaning - plus léger, de même que Ragga Bizness qui frôle l’ego-trip ou encore Fêlés rendant un hommage vibrant au public du groupe.
Ce public, c’est à lui que Dub Inc doit sa réussite, en toute indépendance, depuis prés de 20 ans. Il attendait le groupe au tournant après cinq albums couronnés de succès. Le travail acharné et passionné de chacun de ses membres a payé. So What les installe sans aucun doute encore pour longtemps dans le paysage musical français.


ALBUM REGGAE DANCEHALL LOKAL DE L'ANNÉE
1. Kalash - Kaos
2. Big Famili - Badadam
3. Pix'L - Nouveau départ




Kalash a occupé le haut de l'affiche cette année. Pas moins de 7 clips sortis extraits de cet album Kaos et le succès fut au rendez-vous à chaque fois. Le Martiniquais dévoile sa part d'ombre avec 16 titres très dark où la trap côtoie le dancehall et le hip-hop. Parfois gangster, parfois lover, Kalash raconte aussi des histoires du quotidien dans lesquelles tout le monde se reconnaît. Les galères, l'adultère, l'amitié... l’album reflète l’authenticité de son auteur. En prime, des invités prestigieux comme le sulfureux Booba, présent sur deux titres (Rouge et Bleu et NWA) et la star du dancehall antillais Admiral T. On aime ou on n'aime pas, mais force est de reconnaître que le travail est bien fait.

ALBUM / EP REGGAE FRENCH TOUCH DE L'ANNÉE
1. Jahneration - Jahneration
2. Taiwan MC - Cool & Deadly
3. Marcus Gad - Purify




Chronique du 02/12/16 - Auteur(s) : Ju-Lion
Beaucoup ne les avaient pas vu venir dans le milieu du reggae... Jahneration a fait son petit bout de chemin dans son coin en se construisant une sérieuse fanbase à coups de vidéos Youtube à succès et d'une présence sans faille sur les réseaux sociaux. Actif depuis 2009, le duo de chanteurs sort petit à petit de l'ombre et débarque fièrement avec un premier album éponyme qui fait suite à l'EP The Foreword sorti en 2013.
Particulièrement doués pour fabriquer des mélodies accrocheuses, Théo et Ogach livrent un reggae frais et accessible au plus grand nombre. Pas étonnant que le succès ait été au rendez-vous avant même la sortie de cet album. Malgré des lyrics en anglais, les textes, l'attitude et l'univers du groupe parlent aux jeunes d'aujourd'hui. Proches de Naâman, les deux chanteurs ont déjà collaboré avec le prodige normand auparavant et récidivent sur cet opus avec le très punchy Control Your Tempa. Ensemble, ils partagent cette maturité candide qui semble séduire un public bien plus large que les simples amateurs de reggae. Le hip-hop (Not Like Them), la bass music (Deh Yah) et parfois même la pop (Come Aboard ft. Dean Fraser) teintent la musique de Jahneration et lui confèrent ce côté universel. La voix nasillarde et mélodieuse de Théo accompagne le flow plus saccadé d'Ogach sur l'ensemble des onze titres. Leur créativité prend le dessus sur quelques clichés inévitables à l'image de Reload où une discrète musique indienne agrémente un riddim somme toute classique. Plutôt bien réalisés, les instrumentaux varient d'un titre à l'autre, mais c'est véritablement le cocktail reggae/hip-hop qui fait mouche à chaque fois comme sur les très efficaces Badminds et No Want.
ifficile de ne pas sortir de l'écoute de cet album avec au moins une mélodie fixée dans le cerveau (on vous met au défi !). La qualité et la propreté de ce premier effort en disent long sur l'expérience que s'est forgée la formation en jouant aux quatre coins de la France. Le tout est encore un peu lisse et sage, mais il faudra désormais compter sur Jahneration pour porter haut les couleurs de la scène reggae french touch. Définitivement le nouveau phénomène du reggae hexagonal !


RÉVÉLATION DE L'ANNÉE
1. Jahneration - Jahneration
2. Ryon - Rêver
3. Missah & Weedo - Missah & Weedo Show Vol. 1




ALBUM / EP SKA ROCKSTEADY DE L'ANNÉE
1. The Skatalites - Platinum Ska
2. Toulouse Skanking Foundation - Boilin’ Hot
3. Richie Stephens & The Ska Nation Band - Internationally



Les membres originels des Skatalites ne sont plus nombreux mais le flambeau est repris impeccablement par une équipe de musiciens, jeunes ou moins jeunes, américains et jamaïcains. Avec ce Platinum Ska, la tradition de la musique jamaïcaine primaire perdure. Un album principalement instrumental où la voix de la légendaire Doreen Shaeffer se fait tout de même de ci de là, notamment sur un magnifique Consider Me, belle reprise de Jennifer Lara sur le Movie Star Riddim. Les cuivres retentissent toujours autant et on apprécie même les déclinaisons dub de chaque tune. Quelques surprises viennent ponctuer l'opus comme un bel hommage à Rico Rodriguez et l'étonnant Bamako Ska aux ambiances africaines. La légende Skatalites est toujours en marche.

ALBUM REGGAE AFRICAIN DE L'ANNÉE
1. Malayky - Radykal Roots
2. Takana Zion - Good Life
3. Black Mojah - Gardez espoir




Chronique du 14/12/16 - Auteur(s) : MG

En 2000, Malayky entre en studio pour enregistrer son premier album. Mais la situation politique et sociale de son pays, la Côte d'Ivoire, ne permet pas au projet d'aller au bout. Par amour de la musique, il reste proche de ce milieu et c'est en 2016 qu'il peut enfin nous présenter son premier douze titres, Radycal Roots, sur lequel le reggae roots respire bien sûr les sonorités africaines.
Originaire d’Odienné dans le Nord-Ouest de la Côte d’Ivoire, Soumahoro Mamadou dit Malayky s'est passionné pour le reggae en même temps qu'il a découvert les dures réalités de la vie du ghetto. Pour être fidèle à des modèles comme Bob Marley ou Alpha Blondy, c'est l'engagement à travers la musique qui motive l'artiste. Il défend donc dans cet album des enjeux sociaux importants comme l'accès à l'éducation dans le titre Éducation ou bien les problèmes du quotidien sur le très bon Soucis.
Lorsque l'on connaît le parcours de ce chanteur, pas étonnant qu'il ouvre cet album par la très bonne reprise de Many Rivers To Cross de Jimmy Cliff. Toujours proche de la musique, Malayky a cependant dû occuper des boulots alimentaires pour vivre sa passion. Bagagiste puis apprenti chauffeur de mini bus, il se forge une conscience politique au sein du peuple. Pendant 20 ans il multiplie les expériences de vie mais n'oublie pas la musique et se nourrit de rencontres musicales comme celle avec Tiken Jah Fakoly, qu'il accompagnera un moment.
Autre source d'inspiration pour Malayky, la spiritualité. Qu'il chante pour Dieu ou pour les rastas, les valeurs et le message sont toujours les mêmes : le partage, la tolérance, l'amour de l'autre. Il en résulte de très belles odes à l’élévation comme Dounougnan, Rastaman ou encore Tout ce que Dieu fait est bon.
A 44 ans, Malayky nous livre un premier album de reggae classique, propre et abouti. Il a su s'entourer pour la production et les arrangements du célèbre  Manjul au studio Humble Ark à Bamako. Si ce premier opus s'inscrit dans la tradition reggae, c'est lorsqu'il s'en éloigne que Malayky prend toute son ampleur. Les rythmiques africaines et le dialecte ivoirien transporteront sans doute l'auditeur comme ils nous ont pleinement convaincus. Penchez-vous sur Djonni ou Samory Toure... Vous n'y resterez pas indifférents !

COMPILATION / PROJET VARIOUS ARTISTS DE L'ANNÉE
1. Alborosie - Alborosie presents The Rockers
2. Sara Lugo - Sara Lugo & Friends
3. DJ Vadim - Dubcatcher vol. 2



Alborosie a activé le mode partage cette année. L'Italien a mis ses talents de producteur au service d'artistes originaires de son pays d'origine sur l'album The Rockers sorti à la fin du mois d'août. L'opus regroupe donc 12 titres interprétés par des artistes italiens que l'on ne connaît pas ou très peu chez nous comme Elisa, Caparezza, Nina Zilli, Sud Sound System ou encore Boom Da Bash qui sont les premiers à livrer un clip tiré de l'album avec le tune Hustlers Never Sleep. On a même droit à un titre détonnant interprété en partie en français à la fin de la tracklist (C'est la vie) chanté avec un accent italien irrésistible par Après la classe. On s'éloigne parfois du reggae et l'on découvre une nouvelle facette musicale d'Alborosie. Intéressant.

MIXTAPE DE L'ANNÉE
1. Dub Inc - Summer Mix 2016
2. Baco Records - Baco Tape vol. 1
3. Scars & Volodia - Vitamine R




Comme il y a trois ans à l'occasion de la sortie de l'album Paradise, les Dub Inc ont fait patienter leurs fans avant la sortie de l'album So What avec une nouvelle mixtape estivale. Le groupe stéphanois dévoilait trois titres inédits dans ce Summer Mix 2016 qui regroupe également les meilleures productions de Oneness Records et Green Yard, les labels respectifs de Moritz et Zigo, bassiste et batteur de Dub Inc (Retro Locks Riddim, Better Run Riddim, Because Riddim, They Want Riddim et Yemisi Riddim). Avec entre autres Chronixx, Ky-Mani Marley, Morgan heritage, Gentleman, Jah Mason et beaucoup d'autres. A noter également les présences des big tunes en duo Really Like You (Protoje & Sara Lugo) et A la longue (Balik & Taïro). Bref que du lourd  !

ALBUM / EP REGGAE DIGITAL DE L'ANNÉE 
1. Manudigital - Digital Pixel
2. Big Red - Vapor
3. Taiwan MC - Cool & Deadly




Chronique du 19/02/16 - Auteur(s) : Robzou
Manudigital se lance en solo  ! Et il a les armes pour. C’est l’univers maintenant bien familier du beatmaker français que l’on retrouve dans cet album, toujours plus digital. 
Manu ne se lance pourtant pas vraiment tout seul dans cette aventure. Il s’est bien sûr entouré de solides MCs pour mener à bien son projet. Il convie des artistes qui l’entourent généralement (Joseph Cotton, Bazil, Don Camilo, Peter Youthman...), des habitués du reggae digital (Marina P, Taiwan MC, Soom T) et d'autres plus inattendus (Sara Lugo et Flavia Coelho notamment). C’est justement cette diversité qui fait le charme de l’album. Un voyage au travers de multiples ambiances où l'on ne perd pas d'ouïe la patte séduisante de Manudigital. On apprécie les ambiances deep et dub warrior des remixes de Soom T et Danakil, l'efficacité des morceaux très rythmés (l'énorme Manudigital Affair où Joseph Cotton donne la réplique à King Kong pour un featuring 100  % yardie) ou l'atmosphère plus sweet voire carrément lounge de Saudades (Flavia Coelho), Like A Robot (George Palmer) et Look At The Tree où Blundetto revisite à sa manière la performance d'Errol Dunkley (Created By The Father). Manudigital n'oublie pas d'y ajouter une pincée de rub-a-dub bien gras avec Must Get Panic (Peter Youthman) et Bad Boys (un Jamalski très en forme  !). 
Le riddim maker nous sert un repas plus que complet. Une vraie escapade dans son monde qu'on avait déjà découvert et aimé sur ses vidéos Digital Sessions, Inna Mi Room ou Back Inna Days. Manu reste fidèle à sa passion pour toutes les formes de reggae qui existent tout en restant original, inventif et terriblement doué quand il s'agit de construire des big tunes  !


ALBUM STRICTLY DUB DE L'ANNÉE - SORTIES PHYSIQUES (AVEC LA COMPLICITE DE CULTUREDUB.COM)
1. Zion Train - Versions
2. Lee Scratch Perry - Must Be Free
3. Brain Damage - Talk The Talk




Chronique par CultureDub
Sous ce nom générique se cache en réalité des remixes des deux derniers albums de Zion Train, « State of Mind » et « Land Of The Blind ». Au total 14 versions revisitées par des producteurs du monde entier dont Vibronics, Dub FX, Dubmatix ou encore Radikal Guru… LIRE LA SUITE SUR CULTUREDUB.COM

ALBUM STRICTLY DUB DE L'ANNÉE - SORTIES DIGITALES (AVEC LA COMPLICITE DE CULTUREDUB.COM)
1. Kanka – Cool It
2. Ex Aequo Rakoon – Our Smiles / Ondubground – Addvice
3. Mr Zebre – Shadows




Chronique par CultureDub

Un peu plus d’un an après la sortie de son dernier opus, Kanka revient sur le netlabel  ODG Prod  avec «  Cool It  » !  Un nouvel album  qui nous  ravit une fois de plus, en libre téléchargement et avec des invités de marque, tels que Rod Taylor, Sr Wilson et Don Fe ! LIRE LA SUITE SUR CULTUREDUB.COM

FESTIVAL HEXAGONAL DE L'ANNÉE
1. Reggae Sun Ska
2. No Logo Festival
3. Grand Bastringue de Cluny




La programmation particulièrement éclectique du Sun Ska 2016 aura tenu ses promesses puisque le site de l'Université de Bordeaux aura accueilli pas moins de 56 000 spectateurs en trois jours. Une belle performance qui prouve que les Français sont bien au rendez-vous malgré le climat de tension qui règne dans le pays. La réussite du festival repose aussi sur ce métissage et cette édition l'aura prouvé une fois de plus avec des temps forts sur les concerts de Bigflo & Oli, Boulevard des Airs ou Fat Freddy's Drop. La scène Dub Foundation a également fait le plein avec la sono de Legal Shot toujours au top pour accueillir une prog particulièrement variée (on retiendra l'énorme set de DJ Vadim et sa pléiade de MCs dont des Big red et Jamalski survoltés ou encore la terrible prestation de Sista Nancy.) Et les têtes d'affiche telles que Damian Marley, Naâman, Tarrus Riley ou Massilia Sound System ont bien sûr été à la hauteur. Un beau moment  !

Par 15628 votants
Commentaires (3)
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Par Clinton Président le 06/02/2017 à 11:11
Je suis vraiment content pour Clinton Fearon qui aligne depuis "Disturb the Devil" des pépites que je trouve merveilleuses. Il faudrait à présent une véritable tournée en France (et notamment dans l'Est, hein !) et pas juste quelques dates par ci par là. A bon entendeur.
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Par No fear to Fearon le 06/02/2017 à 11:18
Bon maintenant il faudrait vraiment que Clinton Fearon quitte Seattle et pense sérieusement à s'installer en France avec les Boogie Brown. Clinton come on !
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Par voyager moins cher le 02/08/2018 à 11:08
Fearon a déménagé à Seattle au milieu des années 1980, et a propulsé son métier de la performance là-bas. Cependant, il a compris comment conserver un niveau de légitimité similaire sur ses collections plus à jour, comme le savait ses œuvres jamaïcaines, et cela vaut pour Heart and Soul.

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